Nouvelle crise politique au Liban, cela ne surprend plus personne surtout pas dans ce pays qui a dû battre un record depuis son indépendance en 1943.
Encore
Dans un autre sens, les députés du Hezbollah se sont montrés conséquents pour avoir mis en garde contre une telle éventualité, laquelle consacrait l’échec de la médiation syro-saoudienne. Les dix ministres ont démissionné, obtenant aussi celle d’un député du PSP, depuis que le leader de ce parti, M. Walid Joumblatt, a redessiné la carte des alliances au Liban en lâchant ou en prenant ses distances avec M. Hariri, opposé quant à lui à tout compromis sur l’action du TSL (Tribunal spécial pour le Liban) chargé d’identifier et de juger les assassins de son père, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Depuis qu’elle a été mise sur pied par l’ONU, cette institution s’est surtout fait remarquer par un travail controversé avec un faisceau d’accusations (Syrie, services secrets libanais), le tout porté par des témoins qui s’avéreront faux. D’ailleurs, M. Hariri a été lui-même jusqu’à déclarer que la Syrie n’avait rien à voir avec cet assassinat commis en 2005, mais il a quand même servi, relèvent tous les observateurs, à précipiter le départ des troupes syriennes du Liban. Et après ? dira-t-on. Depuis peu, c’est le Hezbollah sinon des membres de ce parti qui sont accusés d’implication, ce que réfute ce dernier et accuse quant à lui Israël.
Le Hezbollah, qui accuse le TSL d’être «à la solde d’Israël et des Etats-Unis», s’attend à être mis en cause et a fait pression sur M. Hariri pour qu’il désavoue le tribunal qui doit rendre prochainement son acte d’accusation. Son chef du groupe parlementaire a laissé entendre que le Hezbollah et ses alliés envisagent même l’avenir, mais sans M. Hariri. «Nous devons nous mettre d’accord (entre alliés) sur la manière de gérer le pays avec un gouvernement fort mené par un (Premier ministre) connu pour son soutien à la Résistance (le Hezbollah)», a-t-il dit. L’on apprend dans cet ordre d’idées que M. Joumblatt a rencontré dans la soirée de mercredi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
En ce qui concerne le fond du débat, l’approche du Hezbollah laisse très peu sinon aucune place au doute. Selon un de ses dirigeants, «l’orientation générale est celle de la mise en cause d’individus, avant de faire un pas supplémentaire vers la question de la responsabilité du supérieur hiérarchique de ces subordonnés… Ils ont commencé par la Syrie et écarté le Hezbollah, car il fallait limiter le champ des adversaires et, maintenant, ils se sont tournés vers le Hezbollah».
Pour la secrétaire d’Etat américaine, «la justice est nécessaire pour avoir la stabilité». Mme Clinton a souligné que «le gouvernement et le peuple du Liban doivent demander des comptes aux individus et non aux groupes auxquels ils appartiennent». «Les individus doivent être jugés en tant que tels et non en tant que membres d’un parti politique», a-t-elle souligné. Il y a lieu de relever cette réaction plutôt rare du Pentagone, annonçant que les Etats-Unis «surveillent de très près» la situation au Liban que certains comparent à celle qui prévalait en 2008. Autrement dit, des dérapages ne sont toujours pas exclus.
Mohammed Larbi ( El Watan)
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant qatari Hamad bin Khalifa sont arrivés lundi à Damas pour s’entretenir avec le président Bashar al-Assad, a rapporté dimanche l’agence SANA.
Les trois dirigeants doivent discuter des dernières évolutions dans la région dans le but de renforcer les relations entre les trois pays. Les entretiens concerneront également la crise politique au Liban.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, en visite en Irak, rejoindra son Premier ministre à Damas et rencontrera les responsables de la Syrie et du Qatar, selon la même source.
Mohammed Larbi (El Watan)