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Le sombre pronostic établi en mars d’un taux de chômage moyen jamais vu dans les 30 pays de la zone, tutoyant les 10% fin 2010, est maintenu par l’OCDE malgré un espoir de reprise de l’activité à l’horizon, pointé dans le rapport.
« Au moment de la rédaction de ces lignes, des indices de plus en plus nombreux venaient signifier que le pire était peut-être passé et qu’une reprise allait sans doute s’amorcer. Mais s’agissant de l’emploi, ces perspectives sont peu réjouissantes (…) » et « quoi qu’il en soit le redressement de l’emploi sera beaucoup plus long que celui de la production », souligne John Martin, directeur de la Direction Emploi de l’OCDE, dans le préambule.
En moins de trois ans, entre fin 2007 et fin 2010, le nombre de chômeurs aura progressé de plus de 25 millions, soit à peu près autant qu’en dix ans lors des deux grands chocs pétroliers.
« L’un des principaux risques », selon l’OCDE, « est de voir une grande part de cette forte hausse du chômage prendre un caractère structurel (…) » et se muer en « crise sociale à part entière », avec à la clé une santé dégradée, une baisse de niveau de vie, une augmentation de la délinquance et de la criminalité, et une diminution du potentiel de croissance.
Le taux de chômage moyen de l’OCDE a déjà atteint son plus haut niveau depuis l’après-Guerre en juin à 8,3%. L’OCDE s’attendait à une augmentation du nombre de chômeurs mais pas de cette ampleur (elle pronostiquait l’an dernier un taux de chômage de 6% en moyenne dans la zone en 2009).
La zone OCDE inclut 23 pays européens, ainsi que l’Australie, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Mexique, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du sud.
En particulier, l’Espagne et l’Irlande connaissent, après une décennie d’amélioration, une hausse brutale du chômage qui devrait grimper à respectivement 19,8% et 15,1% fin 2010, selon l’OCDE.
Aux Etats-Unis, le taux de chômage, qui depuis 1990 oscillait entre 4 et 6%, devrait atteindre 10,1% en fin d’année prochaine. Le taux de chômage devrait atteindre 11,3% en France fin 2010, et 11,8% en Allemagne et 10,5% en Italie.
S’agissant de la France, l’OCDE souligne que les perspectives d’emploi des jeunes sont « particulièrement préoccupantes » et suggère de « renforcer les incitations à recruter et former des jeunes sans qualification ».