Alain Buffard: Mauvais genre et corps moderne

Alain Buffard explorateur du corps visible et invisible. Photo Stéphane Barbier

Alain Buffard explorateur du corps visible et invisible. Photo Stéphane Barbier

La danse contemporaine française est en deuil avec la disparition du chorégraphe Alain Buffard, samedi 21 décembre 2013 au matin à l’âge de 53 ans.

Figure de la danse française, il était apprécié dans la Région pour son impertinence et son humour. Il venait de recréer Mauvais Genre, en novembre à Nîmes, et d’inventer un ]Domaine[ pour Montpellier Danse. Le chorégraphe participait à la vitalité créative régionale en tant qu’artiste associé depuis trois ans au théâtre de Nîmes Bernadette-Lafont. Son départ précipité a plongé l’équipe du théâtre dans le désarroi.

Alain Buffard commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais au CNDC d’Angers. Il émerge avec la nouvelle danse française dans les années 1980. Il devient l’interprète de Brigitte Farges et Daniel Larrieu pour de nombreuses créations. Il collabore avec Régine Chopinot et Philippe Decouflé. En 1988, il propose sa première pièce, un solo intitulé Bleu nuit (1988). Buffard a croisé les grandes figures de la modernité de la danse. Il hérite de Merce Cunningham une aptitude à remettre en cause les codes. Il prend de la distance avec la danse française au début des années 90. Epoque où Decouflé travaille au spectacle de la cérémonie d’ouverture des J.O d’Alberville. Il s’implique quelques années dans la galerie d’art contemporain d’Anne de Villepoix.

Le chorégraphe s’interroge sur le sens politique d’un geste et la dé-construction des attendus avant de retrouver le chemin de la scène en 1998 dans une performance en solo Good boy. Dès lors, Alain Buffard ne la quittera plus, en déclinant avec humour et provocation tout ce que l’imaginaire corporel appelle et réprouve. Buffard a exploré les possibilités du langage et de toutes formes de déplacements y compris viraux.

JMDH

Voir aussi : Rubrique Danse,