Les Etats-Unis ont évacué le 26 juillet leur ambassade à Tripoli et plusieurs autres pays, dont le Royaume-Uni et la France, ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. Alors que la guerre de l’aéroport fait rage, les tentatives d’apaisement peinent à aboutir.
« Le complot international se poursuit en Libye »
Le pire, c’est qu’en opposition avec les précédents pics de tension les missions de réconciliation ne sont pas parvenues à des solutions viables. Mme Ghandour déplore que « l’unique accord de cessez-le-feu, signé le 17 juillet à la mairie de Tripoli par les anciens chefs de guerre de Zintan [ville de l’ouest de la Libye dont les milices contrôlent l’aéroport depuis 2011] et de Misrata, ceux-là mêmes qui ont libéré Tripoli en août 2011, n’ait jamais été respecté parce que les nouveaux chefs de guerre de Misrata, notamment Salah Badi, ont peur pour leur avenir politique après la défaite des islamistes aux élections du 25 juin 2014 ». « Badi et sa bande veulent outrepasser les résultats des élections. »
Entre-temps, une dernière mission de réconciliation, conduite par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, essaie de rapprocher les belligérants, en exploitant la chute des tensions pendant l’Aïd [fête qui marque la fin du ramadan]. A l’échelle internationale, on ne cesse d’appeler à un cessez-le-feu, que ce soit au niveau des pays arabes ou de l’Union européenne et des Etats-Unis. « Mais personne ne demande fermement au Qatar de freiner ses pions en Libye. Le complot international se poursuit en Libye », regrette Mme Ghandour.
En rapport avec les conséquences de cette gabegie, le chef du gouvernement intérimaire, Abdallah Al-Theni, a été interdit le 25 juillet de partir de l’aéroport de Maitigua [situé dans la banlieue est de la capitale]. Il devait se rendre aux Etats-Unis pour assister au sommet afro-américain [prévu du 4 au 6 août à Washington]. Mais les milices islamistes d’Abdelhakim Belhaj, qui contrôlent l’aéroport et la base aérienne adjacente, ont interdit à la délégation gouvernementale d’embarquer.
Par ailleurs, l’Organisation internationale de l’aviation civile a décrété des interdictions de vol pour les aéroports de Maitigua, Misrata et Syrte à partir du 28 juillet pour des raisons de sécurité. Seuls les aéroports de Labraq (à Al-Baïda) et de Tobrouk [deux villes situées dans l’est du pays] resteront ouverts aux mouvements aériens. Mais au rythme où vont les choses, c’est toute la Libye qui risque d’être mise en quarantaine.