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Malgré ces intimidations (les débordements seront réprimés « par tous les moyens légitimes » a prévenu jeudi Vladimir Poutine), des dizaines de milliers de personnes se sont réunis à Moscou, pour dénoncer les résultats des élections. La police, citée par l’agence de presse Ria Novosti, a évalué le nombre des manifestants à 25 000, alors que l’opposition avance des chiffres allant de 50 000 à 80 000 personnes. Ces derniers chiffres semblent plausible : la place Bolotnaïa, dans le centre de Moscou, où pouvaient se rassembler 30 000 personnes selon les autorités, était pleine et la foule débordait largement sur les ponts enjambant la Moskova, les quais et des esplanades adjacents.
« Rendons au pays les élections ! », « Exigeons un nouveau comptage des voix ! », « La Russie sans Poutine ! », pouvait-on lire sur les banderoles. A la tribune, se sont succédé des représentants de l’opposition, un mélange disparate allant de l’extrême gauche aux libéraux en passant par le mouvement nationaliste « Les Russes ». « Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ont fait une découverte très désagréable pour eux aujourd’hui. La Russie a un peuple », a déclaré Sergueï Mitrokhine, chef du parti libéral d’opposition Iabloko. « Nous sommes le peuple ! », lui a répondu la foule.
Le centre ville de Moscou bouclé
Les informations provenant de la capitale ne disent pas encore si les élèves des lycées de Moscou, qui se sont vus imposer un contrôle de russe à l’heure de la manifestation, ont séché les cours pour rejoindre les opposants. Ou si les Moscovites ont suivi à la lettre les recommandations du chef des services sanitaires russes, qui a invoqué l’épidémie de grippe pour dissuader la tenue de rassemblements favorables à la propagation de la maladie.
Le centre de la capitale était cadrillée par une concentration sans précédent de forces de l’ordre, avec des centaines de camions de policiers anti-émeutes et de fourgons cellulaires, de part et d’autre du Kremlin, aux accès de la Place Rouge, près du siège du FSB (ex-KGB) sur la place de la Loubianka, jusqu’à la Place Pouchkine et sur un pont franchissant la Moskova. Un hélicoptère survolait en outre le centre-ville à basse altitude.
À Saint-Pétersbourg, la police a évalué à 10 000 le nombre de manifestants, rassemblés en début d’après-midi, sur la place Pionnierskaïa dans le centre de l’ex-capitale impériale.
Plus tôt dans la journée, des manifestations se sont également tenues dans les villes de l’Extrême-Orient du pays. « Annulez les résultats des élections! » et « Les falsificateurs en prison ! », réclamaient environ 500 manifestants à Vladivostok, le port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de Moscou.
A Khabarovsk, une autre ville importante de la région, 400 personnes ont manifesté et environ 50 personnes ont été interpellées, selon un responsable du parti communiste.
Des manifestations, rassemblant entre des centaines et des milliers de personnes, ont également été signalées notamment à Blagovechtchensk, Tchita, Tomsk, Barnaoul, Orenbouret, Kemerovo et Oulan-Oudé (villes de Sibérie), de même qu’à Tcheliabinsk dans l’Oural.
Pendant ce temps, le Journal officiel russe publiait, samedi, les résultats officiels des élections, confirmant la victoire du parti au pouvoir Russie unie avec 49,32 % des voix et une majorité absolue de 238 mandats sur 450 à la Douma (chambre basse).
Répondant notamment à de nombreux appels sur les réseaux sociaux, ces contestataires, dont le nombre est inédit depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, ont été tout la semaine dispersés sans ménagement par la police russe. Quelque 1600 personnes ont ainsi été interpellés à Moscou et Saint-Pétersboug depuis dimanche dernier.
Le Monde AFP
Voir aussi : Rubrique Russie, Législatives en Russie, Poutine revient…fichons le camp !,
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