Peu
Pour marquer d’une pierre blanche cette étape dans l’histoire de l’Alliance, son secrétaire général, le Danois Anders Fogh Rasmussen, et les plus hautes autorités militaires américaines assisteront à la cérémonie conçue comme un show d’une heure réglé dans les moindres détails.
« C’est la première fois depuis la création de l’Alliance qu’un commandement de niveau stratégique est confié à un non-Américain », a lui-même relevé le général Abrial devant la presse à la veille de son intronisation.
L’officier français voit dans son arrivée à Norfolk, un « symbole » du « renforcement du rôle des Européens au sein de l’Alliance ». Il en veut pour preuve la présence à ses côtés d’amiraux italien et britannique.
Sans citer la France, il souligne aussi la dimension industrielle de l’européanisation de l’Alliance atlantique, jugeant « extrêmement important que l’ensemble des industries de défense de tous ses pays membres soit représenté ».
Mais il souligne aussi le parallélisme entre la présence « d’un amiral américain en Belgique, sur sol européen, pour assurer le commandement des opérations de l’Otan et d’un général européen sur sol américain pour commander sa transformation ».
« Cette présence croisée est un symbole très fort de ce lien transatlantique qui est au coeur de l’Otan », insiste-t-il.
Le général Abrial entend se mettre à la tâche « dès mercredi midi » avec comme « tout premier dossier, le lancement, côté militaire, des travaux sur le nouveau concept stratégique de l’Alliance atlantique ».
Ces travaux de révision de l’actuel concept, un document « post-guerre froide » remontant à 1999 et jugé largement obsolète, ont été lancés au sommet du 60e anniversaire de l’Otan à Strasbourg/Kehl, en avril. Ils doivent aboutir d’ici à son prochain sommet, fin 2010 à Lisbonne.
Créé pour favoriser la transformation et l’interopérabilité des forces armées des 28 membres de l’organisation, ACT est chargé de l’évolution de ses capacités militaires et de la réflexion sur ses défis, besoins et missions futurs.
L’autre commandement « suprême » de l’Otan, le Commandement allié opérations (Allied Command for Operations, ACO) est installé au Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), près de Mons (Belgique). Gigantesque machine, il gère les engagements en Afghanistan, au Kosovo ou en Méditerranée.
En retrouvant le commandement intégré de l’Alliance au sommet de Strasbourg/Kehl, la France avait obtenu aussi le commandement de l’un des trois quartiers généraux de l’ACO, celui de Lisbonne.
Un général français, Philippe Stoltz, en a pris la tête le 20 juillet. Il a désormais la haute main sur les opérations de lutte anti-piraterie de l’Otan, ses activités en Afrique et sa Force de réaction rapide.
Quelque 1.250 militaires français rejoindront également les états-majors de l’Alliance d’ici à 2012.
Rapelle : Le PS a désapprouvé la décision du président Nicolas Sarkozy de réintégrer totalement l’Otan.
Avant le retour de la France célébré au sommet de l’Otan à Kehl en avril dernier
On se souvient que le PS , avait par la voix de François Hollande affirmé qu’au lendemain d’une victoire de la gauche à la présidentielle il y aurait « nécessairement une négociation pour définir la place de la France dans le dispositif intégré de l’Otan. « Oui, il y aura une négociation nécessairement au lendemain d’une victoire d’un président de gauche pour que, avec nos alliés, on puisse définir la place de la France dans le dispositif intégré » de l’Alliance atlantique, »