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Présenté du côté français comme le « temps le plus important en substance » du séjour, ce premier rendez-vous doit permettre aux deux hommes de passer en revue l’essentiel de leur ordre du jour, notamment l’appel d’offres lancé par le Brésil pour la fourniture de 36 avions de chasse.
A quelques semaines du verdict attendu d’une compétition acharnée qui porte sur un contrat d’environ 4 milliards d’euros, le Rafale de Dassault fait figure de favori devant le Gripen du suédois Saab et le F/A-18 Hornet de l’américain Boeing.
Pour séduire le géant sud-américain, qui souhaite développer sa propre industrie de défense, la France a consenti dans son offre des transferts de technologies jugés « sans précédent » et compte désormais sur les liens privilégiés noués entre les deux chefs d’Etat pour emporter la mise.
« Entre le Brésil et la France, il ne s’agit pas d’une relation de fournisseur à client, mais d’un partenariat », a affirmé Nicolas Sarkozy dans un entretien paru dimanche dans le quotidien O Globo. « Et si nous voulons faire ensemble, c’est parce que nous partageons les mêmes valeurs et une même vision des grands enjeux internationaux », a-t-il insisté.
Le président Lula s’est montré sensible à ces arguments en laissant paraître sa préférence pour l’avion tricolore. « La France s’est montrée le pays le plus flexible pour le transfert de technologie », a-t-il confié mercredi à l’AFP, « évidemment, c’est un avantage comparatif exceptionnel ».
Malgré ce coup de pouce, l’entourage du chef de l’Etat, échaudé par les précédents échecs du chasseur français à l’export, reste d’une prudence extrême et s’est refusé à anticiper une éventuelle annonce pendant sa visite.
« Nous envisageons l’avenir de l’appel d’offre brésilien avec sérénité », a pour sa part déclaré un porte-parole de Dassault. A défaut de Rafale, M. Sarkozy formalisera les contrats conclus en décembre, lors de son précédent séjour brésilien, pour la fourniture de quatre sous-marins d’attaque Scorpène, de 50 hélicoptères de transport militaire et la fabrication d’une coque de sous-marin nucléaire.
D’un montant estimé à 8,5 milliards d’euros, ces commandes constituent le « plus gros contrat militaire » jamais signé par le Brésil, a titré dimanche le quotidien Folha de Sao Paul, pronostiquant que les Rafale devraient « probablement » s’y ajouter.
Nicolas Sarkozy compte également pousser les entreprises françaises qui se battent pour décrocher des contrats sur le marché brésilien, comme celui de la ligne TGV entre Rio de Janeiro et Sao Paulo.
Il sera d’ailleurs accompagné à Brasilia d’une escorte de patrons de grandes entreprises (EADS, Safran, Alstom, GDF Suez, Dassault), qui lanceront la semaine prochaine avec les Brésiliens un « groupe de haut niveau » chargé, selon l’Elysée, de « préparer la prochaine étape du partenariat ».
Lundi matin, il doit assister à la traditionnelle parade de la fête nationale avant un nouvel entretien avec Lula et une conférence de presse. Après une visite du chantier du tramway de Brasilia, confié à Alstom, puis une brève rencontre avec la communauté française, il remettra le cap sur Paris.
Rafale pour le Brésil : Fillon se « réjouit »
Le Premier ministre François Fillon s’est « réjoui » de la décision du président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva d’engager des négociations pour l’acquisition de 36 avions de combat Rafale.
« Cette décision, obtenue par le président de la République, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique renforcé avec le Brésil, dont le rôle majeur sur la scène internationale est encore appelé à se développer dans les années à venir », écrit le Premier ministre dans un communiqué. François Fillon « salue cette excellente nouvelle pour l’ensemble de l’industrie aéronautique française ».
Le Brésil a annoncé lundi sa décision de principe d’acquérir 36 avions de combat français Rafale. Le président brésilien a fait part de cette décision à Nicolas Sarkozy qui effectue une visite d’Etat de 24 heures à Brasilia.
PARIS, 7 sept 2009 (AFP)