Actuellement sur les écrans Les Salauds, le dernier film de Claire Denis avec Vincent Lindon, Chiara Mastroianni et Lola Créton a été plutôt mal accueilli par la critique. On reproche à la réalisatrice un côté confus dans le scénario et une vision glauque. « C’est un film antipathique » avance Franck Nouchi dans Le Monde qui titre « Claire Denis ne fait rien pour se faire aimer » On l’aura compris, l’essentiel n’est pas là.
La réalisatrice qui a tourné dans l’urgence, dit avoir pensé au film de Kurosawa Les salauds dorment en paix. A l’image d’un célèbre slogan présidentielle, elle décrit un monde normal régi par un ordre moral où les parents accompagnent leur enfants à l’école. Mais elle fait intervenir une fille de 17 ans provenant d’un tout autre milieu qui le remet en cause.
Rien n’est fortuit, et cet autre monde nous renvoie plutôt aux frasques sexuelles supposées d’un autre présidentiable. Le montage en ellipse relève d’une grande inventi- vité narrative. Les Salauds est un film noir à plusieurs énigmes, avec une omniprésence du désir, et de la souffrance qui vibrent comme une onde obscure. Il n’y a pas de héros, personne n’est épargné car tout le monde est concerné.