David Abiker vient parler de son livre « Contes de la télé ordinaire » avec des journalistes du Club de la presse. Une rencontre-débat est organisée avec le concours de Sauramps sur « Le monde de la télé ». Outre les accros de la Star’Ac et autres sitcom, ça devrait peut-être intéresser quelques journalistes.
Il est à l’aise, David Abiker pour parler de la télé. Il est in, son CV signale qu’il travaille pour France Info et plusieurs mags de la presse écrite. On s’attend donc à quelque chose d’un peu consistant, au pire de croustillant, mais on reste ahuri devant ces quelques notes de soirées ordinaires. David Abiker nous parle du JT, de sa fille, de Nicoletta, de Fillon, de l’abbé Pierre… bout à bout tout cela ne mène nulle part. On se dit qu’au fond, on est peut-être au cœur du sujet. Aujourd’hui, l’événement c’est du 24h/24h. Pour quelques euros seulement, on vous sert du standard en continu. Faut s’accrocher pour ne pas rater l’occasion. On serre le livre dans ses doigts, pour éviter qu’il ne tombe.
Allez, encore un effort, si un journaliste vous invite à voyager à travers les émissions du paf, il doit bien avoir quelque chose à nous dire. Il faut beaucoup de patience et très peu de cerveau disponible pour le suivre. On s’ennuie, alors on s’imagine le spécialiste dans son canapé en plein travail d’observation. Un citoyen presque comme les autres. Un citoyen éveillé, qui prend plaisir à critiquer ce qu’on lui montre. Comme tout le monde en somme. La différence c’est que David Abiker en a fait un livre.
Va pour quelques impressions décalées qui valent le détour comme quand il évoque le basculement dans le sacré de la communauté médiatique autour de la libération de Florence Aubenas, la disparition des pauvres ou l’impossibilité des médias et des politiques à traduire le non des Français à l’Europe ultra libérale. Il y a aussi le prologue qui augure la mort annoncée du petit écran face à l’ordi et celle, non moins inévitable, de PPDA.
Mais au final, on se demande pourquoi ce livre est venu s’interposer entre nous et notre écran, passez-moi la zappeuse. Il n’y a rien ce soir, c’est nul, je sais, c’est pas grave…
Conte de la télé ordinaire, éd Michalon 14 euros