A l’heure où les finances publiques sont en berne sur le secteur culturel, La Boutique d’écriture & co ouvre un espace de réflexion avec le projet Génies civils pour ouvrage d’art, un colloque dont l’intitulé interrogatif Que peut le mécénat pour la cohésion sociale ? réunira ce vendredi, salle Jacques 1er d’Aragon à Montpellier, une trentaine d’associations. » Il s’agit notamment d’examiner les possibilités de se regrouper autour d’un projet culturel, à monter ou à soutenir, et de saisir l’effet de levier de la loi 2003 sur le mécénat (1). On peut être concerné par cette problématique de différentes manières « , indique la coordinatrice Sadia Mohamed. Le colloque soutenu par la Drac, devrait permettre aux acteurs publics, privés et aux citoyens de confronter leurs idées et de faire part de leur expérience, autour de trois thématiques d’actualité : le mécénat des particuliers et le micro mécénat, le mécénat de compétence et le concept d’entreprise citoyenne. » A ce stade, il reste difficile de concerner les entreprises, souligne Sadia, bien que les PME et les PMI s’impliquent de plus en plus dans des partenariats avec les collectivités et partagent de fait, un territoire commun. » Propos que confirmait indirectement lors d’une réunion du Conseil économique et social régional, Gérard Maurice, le DG de Sogéa Sud, en soulignant que la défiscalisation constante des entreprises, ne joue pas en faveur du mécénat.
Rappropriation citoyenne
Autre enjeu émergent de ce questionnement, le micro mécénat et le mécénat particulier inscrits dans la perspective d’une réappropriation citoyenne de la politique culturelle dans un contexte où, comme le dit Sadia Mohamed, » les aides publiques sont souvent des aides à la billetterie, en d’autres termes, à la consommation culturelle. Nous voulons questionner les formes émergentes comme le mécénat particulier. Connaître les raisons de l’implication des citoyens. Se nourrir des expériences comme celle des Amap culturelles. Mais aussi parler d’une implication non financière comme le mécénat de compétence en tant qu’outil de redynamisation sociale et professionnelle. » Une tentative que le ministre de la Culture trouve plutôt opportune. » La responsabilité de l’Etat et des pouvoirs publics n’est pas seulement de financer la vie culturelle mais d’encourager les initiatives de la société civile. » Belle intention !
Jean-marie Dinh
(1) La loi sur le mécénat s’applique aux particuliers, leur permettant une déduction fiscale de 66% dans la limite de 20% du revenu imposable.