Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a jugé « positifs », mardi 22 octobre, les résultats de l’expérimentation dans une douzaine de pays de l’Institut français, créé en 2010 et chargé de l’action culturelle extérieure de la France, mais il ne souhaite pas l’étendre.
« Il y a eu une expérimentation et celle-ci a donné un certain nombre de résultats positifs. Ma décision est de garder les éléments positifs (…) mais je ne suis pas partisan de systématiser l’expérimentation, c’est-à-dire de l’étendre à d’autres postes », a déclaré le ministre, lors d’une audition devant une commission élargie de l’Assemblée nationale sur les crédits pour 2014 de l’action extérieure de la France.
« L’Institut français est une bonne chose, la marche est maintenue. Des fonctions complémentaires lui seront confiées. En revanche, je ne systématiserai pas cette opération », a dit M. Fabius aux députés. La réforme visant à créer une agence de l’action culturelle extérieure baptisée « Institut français » avait été voulue par Bernard Kouchner, alors ministre des affaires étrangères sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Une loi de juillet 2010 a créé cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
DU « BON TRAVAIL »
Mais face notamment à l’opposition d’ambassadeurs craignant une perte de pouvoir, le rattachement à cette agence des 154 services de coopération et d’action culturelle des ambassades et des 144 centres culturels français à l’étranger avait été reporté au profit d’une expérimentation dans une douzaine de pays.
Laurent Fabius a jugé pour sa part que l’ambassadeur devait rester « le patron des services extérieurs de la France, de tous les services ». « Les ambassadeurs, ce sont les préfets de l’extérieur », a-t-il dit. « Le rayonnement de la France est un tout et il faut que les ambassades aient à leur disposition une une palette assez large : l’élément culturel est un élément de cette palette. Si on systématisait le rattachement des éléments culturels à un opérateur unique, la palette serait moins large », a-t-il expliqué.
En outre, a dit le ministre, le rattachement de l’ensemble du réseau « coûterait, pour des raisons administratives diverses, un peu plus de 50 millions d’euros, pris nécessairement sur le budget, ça ne serait pas acceptable ». « Je ne suis donc pas partisan de systématiser mais je ne voudrais qu’il y ait une mauvaise interprétation. Le travail qu’a fait l’Institut français est un bon travail », a souligné M. Fabius.
Les missions de coordination de l’Institut sont « très bien assurées » et ses fonctions pourraient être étendues notamment en matière de formation et de professionnalisation des agents culturels expatriés et locaux et de recherche de mécénats, a dit le ministre.