Voix Vives. Les vers voguent en vagues bleues

voix-vivesFestival. Neuf jours de découvertes et d’échange autour de la poésie méditerranéenne contemporaine. Voix Vives accueille à Sète une centaine de poètes du 24 juillet au 1er août.

La poésie du bassin méditerranéen a rendez-vous à Séte du 24 juillet au 1er août. Durant neuf jours, le festival Voix Vives accueillera les grands noms et les voix émergentes de la poésie méditerranéenne. Pour la sixiéme année consécutive, les rues de l’iïle singulière vont se gorger du pouvoir essentiel des mots. Celui là-même qu’a délaissé le monde politique pour le remplacer par des chiffres et un lot de discours qui vident progressivement notre civilisation de tout sens.

« Avec Voix Vives, nous partageons à la fois une passion et une prise de conscience. La poésie est porteuse d’évènements fondamentaux. C’est la forme d’art la plus immédiate- ment proche de chacun. Elle formule ce qui nous préoccupe tous. A travers la voix d’un poème, tout le monde peut se retrouver et la poésie peut parler de tout », indique la directrice du festival Maéthé Vallés-Bled

Passions et frissons

Malgré un budget en sérieuse réduction, l’affiche de l’édition 2015 révèle que le festival n’a pas réduit sa volonteé d’embraser la ville de mille passions et frissons. Une centaine de poètes sont attendus contre cent-vingt les années précédentes. Le festival conserve sa durée et sa densité avec 70 rencontres par jours de 10h à minuit passé. Au total, pas moins de 650 rendez-vous sont programmés.

L’épicentre du festival se situe dans les quartiers hauts, mais le territoire poètique s’étend aux halles ainsi qu’à l’esplanade et à la rue Gambetta. Autre nouveauté, la scène de concert derriére le château d’eau est remplacée par un espace dédie? aux contes et au jeune public avec des ateliers pour jouer avec les mots. « On m’a proposé d’ouvrir des scènes dans certains quartiers dit « défavorisés », confie Maïthé Vallès-Bled, mais je ne tiens pas à faire du sur-mesure. Je préfère un appel pour ramener les quartiers vers le centre. Je crois que la poésie est un partage qui doit s’opérer dans toutes les directions mais avec une unité de lieu. Le périmètre du festival permet à tous de se rencontrer. Il serait dommage de se priver des possibiliés de rencontres à l’intérieur des rues. »

Les poètes y sont sensibles, comprennent l’esprit et savent se rendre disponibles à la proposition sétoise. D’autant que ce type de rencontres de rue est assez rare pour ces hommes de lettres et d’esprit que l’on a coutume d’installer dans des temples de la culture et autres palais fastueux. A Sète, ils ne sont pas logés dans un cinq étoiles mais chez l’habitant. Inversement les habitants du quartier populaire où fleurissent les scènes de lecture jouent désormais le jeu. Beaucoup descendent se fondre au public, d’autres apprécient les vers et les spectacles de leur fenêtre ou encore ouvrent leur jardin intérieur. La qualité d’écoute reste exceptionnelle pour une manifestation de rue.

La gratuité des rencontres poètiques permet l’accès à un art réputé, à tort, élitiste. C’est toute la singulariteé de Voix Vives que de permettre des rencontres fortuites avec les plus grands poètes du monde. Les nombreux visages de la poèsie s’offrent aux coins des rue : en lecture, en performance, mais aussi à travers la poésie sonore et visuelle ou encore la poésie en langue des signes. Chaque lectures se fait dans la langue maternelle avant d’être lue en français par des comédiens.

Parmi les poètes présents Adonis (Liban), Yiorgos Chouliaras (Grèce) Esther Ferrer (France), Angel Guinda (Espagne), Omar Kaddour (Syrie), Kenan Yücel (Turquie)… et beaucoup d’autres réunis autour de l’amour de la poésie sans artifice et sans faste.

JMDH

Source La Marseillaise : 20/07/2015

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