Marseille,
« Les journalistes ont voté pour exiger de la direction que les représentants qu’ils ont désignés puissent participer à la procédure de redressement judiciaire. Nous souhaitons accéder aux informations sur la situation du journal, et avoir voix au chapitre tant sur les projets de reprise que sur les mesures sociales d’accompagnement, pour que ceux qui devront quitter le journal puissent le faire dignement, dans le respect de leurs droits », a déclaré à l’AFP le délégué SNJ-CGT, Jean-Marie Dinh, à l’issue d’une assemblée générale des journalistes au siège du journal.
Lors de cette réunion, à laquelle ont pris part environ 45 journalistes (sur les 75 cartes de presse du quotidien), ces derniers ont également voté pour que la direction « convoque une assemblée générale avec tous les personnels, pour informer de la situation », a ajouté M. Dinh, regrettant précisément le « manque d’informations » de la direction, notamment sur la réalité de la situation financière.
« Il faudra une représentation des journalistes au sein du futur projet, c’est certain. Nous souhaitons préserver l’identité d’un journal à la gauche du PS, pour lequel il y a de vrais perspectives, un journal de réflexion et de débat », a ajouté le délégué syndical.
« Il faut que nous nous +révolutionnions+. Je ne pense pas qu’il faille partir du journal tel qu’il est et lui apporter des modifications, et céder à la seule logique de réduction pure, sans réorganisation ni réflexion. Il faut parvenir à se projeter, tout en conservant notre identité », a encore souligné M. Dinh.
Fondée en 1943 dans la clandestinité, ce que rappelle une exposition inaugurée mardi à Marseille, La Marseillaise s’est déclarée en cessation de paiement vendredi.
Diffusé sur six départements, et employant 213 personnes, le quotidien devrait enregistrer des pertes comprises entre 1 et 1,5 million d’euros en 2014, selon son PDG Jean-Louis Bousquet, après un exercice équilibré faisant suite à un plan de départs d’une quarantaine de personnes.
Il fait état de ventes « 6 à 7 fois moindres que celles de (ses) concurrents, La Provence et Midi Libre » (120.000 exemplaires environ chacun).
Le redressement judiciaire de ce journal, communiste jusqu’en 1997, date à laquelle il a ouvert sa ligne éditoriale, devrait être prononcé cette semaine.
Source : AFP 17/11/2014
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