Les rois du Petit Bard bien loin des comparutions immédiates

La cité du Petit bard à Montpellier

Affaire des syndics de copropriété du Petit Bard

Le quartier du Petit bard qui bénéficie d’un financement Anru est promis à faire peau neuve. Tout le monde s’en félicite et s’apprête à tourner la page avec satisfaction. Oubliant un peu vite, que pendant vingt ans la gestion des 800 logements de la plus grande copropriété privée de France s’est trouvée aux mains de gestionnaires sans scrupule.

Les 17 ans de règne de la SARL BLV entre 1982 et 1999, gérée par M. Negre avec la complicité de M. Carriere, Président du Conseil Syndical, se sont déroulés dans des conditions très profitables. Durant l’âge d’or de BLV, les honoraires de syndic sont de 500 000F par an. Auxquels s’ajoutent les mandats de gestion et de vente, ainsi que le marché des travaux d’entretien et de rénovation confié en grande partie aux sociétés de M. Negre. Tout au long de cette période, il n’y aura jamais de contrôle de la Caisse de Garantie Socaf qui présente aux professionnels de l’immobilier une garantie financière « sur mesure ». Ce n’est qu’en 1997 que la Socaf se décide à opérer un contrôle de l’activité de BVL qui relève une insuffisance de trésorerie de 609 000 F sur l’exercice annuel. Elle décide alors de retirer sa garantie. Avec 9 milllions de dette à des fournisseurs et 11 millions de créances non recouvrées sur les propriétaires, la situation de la copropriété est depuis longtemps passée sous la ligne de flottaison. Mais malgré ses ennuis, le gérant de BLV, parvient à contourner la nomination d’un administrateur judiciaire et s’entend avec M. Carrière pour préserver leurs intérêts respectifs.

En mars 1999, BVL cède son portefeuille de gestion à Rimbaud immobilier. Détail intéressant, le comptable de BVL fait parti du package et poursuit son activité chez Rimbaud avec procuration sur les comptes. Le contrat de cession prévoit que la situation comptable et financière sera établie. Mais rien de tout cela ne sera fait. Un conflit entre M. Criseo, actionnaire majoritaire de la SARL Rimbaud, et messieurs Carrière et Negre, conduit Rimbaud immobilier à déposer le bilan un an plus tard.

Cette fois encore, on n’est pas trop regardant. Le Président du TGI désigne un administrateur provisoire. Le fond de commerce Rimbaud immobilier est cédé pour la modique somme de 35 000 F. La Société Dupuy Lataste reprend la gestion de la résidence. Alors qu’au sein du Conseil Syndicat certains membres œuvrent toujours en service commandé de M. Negre. Suite à la mobilisation de l’amicale des Copropriétaires et des Locataires du Petit Bard qui dénoncent diverses malversations, M. Dupuy perd la mission du syndic lors de sa dernière AG en 2001. Cette même année, l’état des créances non recouvrées sur des copropriétaires s’élève à 14,5 MF. Ce n’est qu’en 2002 qu’un administrateur judiciaire prendra le relais.

Jean-Marie Dinh

Voir aussi :  Rubrique  Société Médias et banlieue et représentations, Rubrique Justice Délinquance en col Blanc

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