«Les forêts natales», quand l’histoire de l’art s’intéresse enfin à l’Afrique

 Statuette de gardien de reliquaire présentée dans l'exposition «Les forêts natales, arts d'Afrique équatoriale». Pièce en bois (recouvert de cuivre et de laiton), fabriquée au sein de la population Kota au XIXe siècle.  © Musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain


Statuette de gardien de reliquaire présentée dans l’exposition «Les forêts natales, arts d’Afrique équatoriale». Pièce en bois (recouvert de cuivre et de laiton), fabriquée au sein de la population Kota au XIXe siècle. © Musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain

«Les très grands sculpteurs sont africains», lit-on à l’entrée de l’exposition « Les forêts natales, arts d’Afrique équatoriale atlantique » au musée du quai Branly à Paris. De fait, on y montre les grands talents des créateurs des statuettes et masques présentés. Ainsi que les nombreux styles artistiques de la région du XVIII au XXe. Rencontre avec le commissaire de l’exposition, Yves Le Fur.

L’Afrique équatoriale atlantique, vaste aire culturelle qui comprend la Guinée équatoriale, le sud du Cameroun, le Gabon et l’ouest de la République du Congo, offre des styles d’une grande variété, qui changent considérablement d’une région à l’autre. Il suffit de comparer les statuettes d«ancêtres, gardiens de reliquaire» Fang et Kota, objets fabriqués à quelques centaines de kilomètres les uns des autres. Les premiers sont de mystérieuses statues en bois sombre, les seconds de très géométriques figures en bois recouvert de métal importé (cuivre et laiton notamment). Ces deux variétés d’objets ont le même usage. Mais ils n’ont stylistiquement  rien à voir.

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Un détail incroyable: nombre de pièces Fang… suintent au sens littéral du terme! Cette «patine suintante (…) accentue l’effet de brillance», explique un panneau de l’exposition. Le phénomène, qui continue à être étudié par les scientifiques, s’explique par l’application d’une couche de 15 à 50 mm d’huiles végétales imprégnées dans le bois des statues. «C’était le moyen de revivifier les ancêtres, de montrer leur vitalité», commente Yves Le Fur, commissaire de l’exposition et directeur du patrimoine et des collections du musée du quai Branly. Certaines statuent suintent ainsi depuis plusieurs siècles…

A noter aussi que certaines de ces statues sont grattées par endroits, preuve qu’elles ont fait l’objet de prélèvements rituels. Les descendants y prélevaient symboliquement la puissance et l’efficacité des pouvoirs de leurs ancêtres. Le bois prélevé servait ensuite pour la fabrication de médicaments.

Le visiteur admirera aussi la grande variété des masques. Dont certains, d’origine Punu, ressemblent à s’y méprendre à des objets… asiatiques. «A une époque, le bruit a même couru que dans le passé, un bateau, chargé de masques japonais , avait coulé dans l’Atlantique, au large des côtes de l’Afrique équatoriale!», raconte Yves Le Fur. De la naissance d’une légende qui n’a, évidemment, aucun fondement scientifique…

Masque en bois peint de la communauté Punu datant du début du XXe siècle. Origine: le Gabon. Ces masques manifestaient la présence des défunts dans un village à l'occasion de certaines activités religieuses ou juridiques. © Musée du quai Branly - Jacques Chirac; photo Thierry Ollivier-Michel Urtado

Masque en bois peint de la communauté Punu datant du début du XXe siècle. Origine: le Gabon. Ces masques manifestaient la présence des défunts dans un village à l’occasion de certaines activités religieuses ou juridiques. © Musée du quai Branly – Jacques Chirac; photo Thierry Ollivier-Michel Urtado

Entretien avec Yves Le Fur

Pourquoi avoir donné à l’exposition le titre «Les forêts natales»? Il n’y est pas vraiment question de forêts…
L’Afrique équatoriale atlantique couvre majoritairement le Gabon. Mais elle s’étend aussi sur trois autres Etats. Le titre de l’exposition ne pouvait donc pas porter uniquement sur le Gabon. Par ailleurs, cette région a connu des mouvements de populations depuis au moins trois siècles. Dans cet espace-temps, il y a ainsi une histoire, artistique notamment, que l’on ne peut pas résumer simplement. Pour la raconter, il convient d’adopter la démarche de l’histoire de l’art en montrant qu’à l’intérieur de la période, il y a un ensemble de styles différents.

Dans ce contexte, je n’ai pas voulu donner un titre particulier et réducteur. On l’a donc transposé sur Apollinaire et son poème Les fenêtres, publié en 1913:
«Du rouge au vert tout le jaune se meurt
 Quand chantent les aras dans les forêts natales».

Apollinaire est l’un des premiers en Occident à avoir considéré ces objets comme des œuvres d’art.

«Forêts natales», c’est un titre à tiroirs, qui botte un peu en touche. Il fait référence à la forêt équatoriale, d’où viennent les esprits, le surnaturel. Mais aussi au bois des statues et des masques. Un bois qui sert aussi pour la fabrication de médicaments.

 

 Statuette de gardien de reliquaire fabriquée au sein de la communauté Kota, en bois recouvert de cuivre et de laiton. Œuvre datée du XIXe siècle.   © Musée du quai Branly - Jacques Chirac; photo Patrick Gries-Valérie Torre

Statuette de gardien de reliquaire fabriquée au sein de la communauté Kota, en bois recouvert de cuivre et de laiton. Œuvre datée du XIXe siècle. © Musée du quai Branly – Jacques Chirac; photo Patrick Gries-Valérie Torre

Quel est l’objectif de cette exposition ?
Il s’agit de se démarquer d’autres expositions d’art africain qui n’abordent la question que sous un aspect ethnographique et esthétique. Là, j’ai voulu mettre ces objets au même niveau que ce que l’on fait, par exemple, naturellement pour la sculpture romane: cela ne choque personne d’y distinguer des évolutions stylistiques et des styles régionaux. On le fait déjà pour l’art asiatique, la sculpture khmère, par exemple. Mais la démarche est plus rare pour l’art africain. Et pourtant, là aussi, à l’intérieur de chaque groupe, il y a des variations stylistiques. On constate que les sculpteurs ont une certaine liberté pour caractériser leurs créations.

Il s’agit ainsi d’installer l’Afrique dans une histoire longue. On connaît Lucie. Mais après, on dénie au continent les civilisations qui se sont succédé sur son sol. Les Portugais sont arrivés sur les côtes de l’Afrique équatoriale au XVe siècle. Mais c’est seulement au XIXe siècle, du temps de Brazza, que les Européens ont exploré l’intérieur de la région.

Aujourd’hui, on avance petit à petit dans la reconnaissance des arts dits «primitifs». Le mouvement a débuté au début du XXe siècle avec Picasso, Derain, Braque. Il s’est poursuivi dans les années 50. Puis le marché a commencé à reconnaître l’intérêt de ces arts. La prise de conscience a été facilitée par la masse des objets présents dans les collections des missions religieuses et particulières. En Europe et aux Etats-Unis, ces collections abritent ainsi quelque 4000 objets Fang et 6000-7000 pièces Kota. Ce qui constitue un corpus très important pour les étudier.

Masque, originaire du Gabon ou de la République du Congo, daté du XIXe ou début du XXe siècle, sans certitude. Bois et pigments. © Musée Barbier-Mueller 1019-15, photo studio Ferrazzini-Bouchet

Masque, originaire du Gabon ou de la République du Congo, daté du XIXe ou début du XXe siècle, sans certitude. Bois et pigments. © Musée Barbier-Mueller 1019-15, photo studio Ferrazzini-Bouchet

Vous expliquez que les migrations bantoues dans la région depuis les XVIe et XVIIe siècles sont à l’origine de «multiples contacts, emprunts, influences». Comment l’avez-vous montré dans l’exposition?
Les sculpteurs de la région étaient très créatifs et ont produit de très nombreux objets. On ne pouvait pas tout exposer. Alors, pour montrer les variations stylistiques, il était plus intéressant de se concentrer sur les statues et les masques.

Ces statues étaient reliées au culte des ancêtres. Elles avaient pour fonction de garder des reliquaires, où l’on conservait des ossements d’aïeux. Ces reliquaires, gardés dans des lieux secrets, concernaient donc l’intimité des individus.

A l’inverse, les masques, qui exprimaient les nombreux aspects de la vie spirituelle, concernaient les affaires de toute la communauté, son visage. C’est sur les masques que les résultats des échanges culturels sont particulièrement visibles. Alors que l’on ne sait pas comment ces échanges se sont produits. Ces objets étaient fabriqués par des artistes qui étaient davantage considérés comme des artisans. Même s’ils étaient initiés.

Laurent Ribadeau Dumas

 

Les forêts natales, arts d’Afrique équatoriale atlantique jusqu’au 21 janvier 2018  Paris Musée du Quai Branly

Source Géopolis 11/11/2017

Voir aussi :  Rubrique Afrique, rubrique Expo, rubrique Art,

Simon Starling et Maxime Rossi contre les fantômes au MRAC

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Simon Starling et Maxime Rossi à découvrir au MRAC.  Un reflet des temps nouveaux qui tisse des liens alternatifs avec le monde d’hier pour que le courant passe entre les cultures.

Plus qu’un simple reflet du passé, les deux artistes présents au Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) de Sérignan proposent un flirt poussé avec la machine. Ils usent tous deux d’un parcours musical, comme si la meilleure façon de conserver un moment qui semble révolu était de la placer dans l’actualité, dans un temps habité de son et de silence.

« Le travail de Maxime Rossi se plait à convoquer des icônes musicales qui peuplent notre imaginaire collectif « , souligne  Sandra Patron, la directrice du MRAC qui assure le commissariat des deux expositions. Né en 1980 l’artiste parisien dont le travail a été présenté au Palais de Tokyo, au Museo Madre de Naples  ainsi qu’à la Biennale de Sydney en 2014, a conçu Chrismas on Earth Continued spécifiquement pour le MRAC. L’installation s’inscrit dans la lignée du travail que développe l’artiste autour du rapport émotionnel que la musique engage avec le spectateur, des procédés scéniques, et des techniques de sample.

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Chrismas on Earth Continued

Thriller psychédélique
Chrismas on Earth (1963) est l’unique film achevé de la figure légendaire de l’underground américain, Barbara Rubin, inspirée du recueil de poèmes Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud. Une ode à la jeunesse et à ses tourments, au sexe et au Rock’n roll… Dans son installation, Maxime Rossi évoque cet événement qu’il  juxtapose avec le festival Chrismas on Earth continued qui eut lieu en 1967, au cours duquel Pink Floyd reprit le fameux morceau Louie Louie.

« J’ai cherché à faire des connexions entre ces deux événements au coeur de la contre culture des années 60, explique Maxime Rossi, si le festival resta dans les mémoires comme un naufrage commercial, financier, et artistique avec la déchéance physique de Syd Barret et d’Hendrix, il fut aussi l’objet de manipulations politiques. Dans un moment d’intense paranoïa aux Etats-unis, lié au contexte de la guerre froide,  les paroles de la chanson Louie Louie étaient vécues par le FBI comme un vecteur de pornographie. Ce qui n’était pas le cas, mais les agents du FBI ont passé des mois à chercher et retourner le texte de la chanson dans tous les sens pour y trouver un sens obscène. Tant et si bien que face à leur insuccès ils ont fini par inventer des paroles violentes

L’installation invite à une immersion corporelle dans un vaste espace sombre, où se mêlent faits réels, rumeurs colportées et faits alternatifs. Le visiteur pénètre dans un monde hallucinatoire qui reste cependant très référencé. La musique et les images sont mixées dans un système de rotation aléatoire sans fin et sans répétition. L’artiste ayant confié l’écriture spatiale et de sa partition à un ingénieur chargé de la finaliser avec la création d’un algorithme. « Quand on évoque l’époque psychédéliques, on pense souvent à des personnes défoncées mais c’est aussi une esthétique, une présence vague, une chose qui module sans cesse…»

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Simon Starling Photo Jmdi

Ghost stories
L’artiste anglais Simon Starling centre depuis vingt ans son oeuvre sur l’histoire dont il revisite les formes et la façon dont elles mutent à travers les époques et les cultures. Le MRAC propose quatre de ses derniers projets sous le titre A l’ombre du pin tordu.

Au XVIII e siècle l’inventeur Joseph Marie met au point les premières cartes perforées pour les métiers à tisser technique reprise au milieu du XIX par Charles Babbage pour la conception des premiers ordinateurs. Simon Starling qui a du nez, découvre à Turin dans une fabrique de textile un piano et une partition en hommage au son produit par les machines à tisser. De là naîtra  Red Green Blue, Loom music en 2015 à découvrir au 1er étage du MRAC.

Le deuxième projet présenté réinvestit la pièce At the Hawk’s Well montée par le poète dramaturge irlandais W.B Yeat au coeur des horreurs de la Grande guerre. Dans cette pièce se croisent le folklore Irlandais, le mouvement moderniste occidental et le Théâtre Nô. Cette fusion, issue de multiples collaborations inspire At Twilight (au crépuscule). Simon Starling rejoue la vive dramatisation du théâtre Nô en offrant une représentation saisissante des êtres présents qui infusent nos actes et nos pensées.

Avec El Eco, l’artiste nous entraîne au musée de Mexico City où une fresque murale réalisée en 1953 rend hommage à la fête des morts. Une réflexion sur le temps qui passe à travers un saisissant aller-retour entre passé et présent.

Le parcours se conclue en musique avec The Liminal Trio Plays the Golden Door, une installation qui imagine la rencontre possible entre trois musiciens migrants qui ont débarqué d’Europe à Elis Island aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Un travail d’une grande force et d’une absolue poésie.

 Jean-Marie Dinh

Au MRAC Occitanie à Sérigan jusqu’au 18 mars 2018.
Rens : 04 67 32 33 05

Source : La Marseillaise 07/11/2017

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Art, Art contemporain, La cosmologie Kiefer, Keith Haring, L’art on the beat, Leila Hida, Nicolas Fenouillat, rubrique Exposition,

Sortir de soi à sortieOuest

Robert Bouvier dans François d’Assise de Joseph Delteil  Crédit Photo dr

Saison à Béziers
Au Domaine culturel de Bessan l’affaire fut assez compliquée mais le dénouement ouvre sur une nouvelle saison  de  sortieOuest à déguster sans modération.

A l’occasion des  Chapiteaux du livre, le directeur artistique de L’Epic Hérault culture, Jean Varela a levé le voile sur la saison 2017/2018 de sortieOuest. L’aventure continue donc et reprend non sans jubilation après une période de dépression atmosphérique.

La saison débute ce dimanche avec une proposition musicale ancrée s’il en est, dans le territoire. L’orchestre de Pays Haut-Languedoc et Vignobles, 60 instrumentistes renforcé par 75 choristes issue des villages et villes alentour interprétera, Un pays pour Laura  composée par Joël Drouin, sur un texte de Jean Tuffou.

Laura qui débarque en Occitanie pour ses études découvre le territoire en musique et chansons. Elle y croise des Cathares et des troubadours, empruntant les chemins des chants traditionnels, les routes du blues et les places du rap et du slam.

La saison théâtre s’ouvre le 10 nov au Café Mounis de Graissessac , avant de rejoindre Béziers les 14 et 15 nov, avec une grande expression théâtrale, celle de François d’Assise de Delteil, interprété par le comédien Robert Bouvier et mis en scène par Adel Hakim.

A ne pas manquer Le Quatrième mur mis en scène par Julien Bouffier qui rejoint pour ce spectacle la fiction quasi situationniste  de Sorj Chalandon en allant chercher une partie de ses acteurs au Liban. Il est question de monter Antigone d’Anouilh avec des  acteurs de tous les camps en pleine guerre civile. Les 12 et 13 oct à sortieOuest.

A suivre prochainement au même endroit, le festival Européen du film d’éducation le 9 nov avec les CEMEA, et un hommage à Monk les 10 et 11 nov, le tout à 40 mn chrono de Montpellier.

Programme complet : www.sortieouest.fr

Source La Marseillaise 30/09/2017

 

LE THÉÂTRE DE TOILE SE CONSOLIDE 

Kleber Mesquida souffle les bougies pour les 10 ans des Chapiteaux du livre

Kleber Mesquida célèbre les dix ans des Chapiteaux du livre

Béziers SortieOuest

A l’occasion de  la présentation de la saison du théâtre par Jean Varela,  le président du conseil départemental, Kléber Mesquida  annonce des perspectives pour le domaine culturel et son territoire.

Le sens émerge au fil de l’action. C’est du moins ce qu’a pu se dire le public nombreux et fidèle venu découvrir la saison 2017/2018 de sortieOuest jeudi soir à Béziers. Présenté dans le cadre des Chapiteaux du livre, entre la visite de la pré-exposition Nous et les autres – Des préjugés au racisme – qui inaugure un cycle de trois ans en partenariat avec le Musée de l’Homme, et une conférence de Raphael Glucksmann sur l’histoire cosmopolite française, le moment fut lyrique et rassurant.

Attendu comme une figure républicaine après sa nomination à la direction artistique de l’Epic Hérault culture, le fils du pays, Jean Varela ne s’est pas fait prier pour entrer dans l’habit. Au côté du président Kléber Mesquida et de Renaud Calvat, il a levé le voile sur la programmation partageant, avec la verve qu’on lui connaît, sa passion pour la langue, la musique, et le sens de l’action publique. La délectation était d’autant plus prégnante dans les rangs du public quelle met un point en forme d’happy-end à une cruelle période d’incertitude.

Lui succédant à la tribune Kléber Mesquida n’a pas failli à son rôle. Plus pragmatique, il est revenu sur l’épisode nébuleux de l’année 2016, à la source d’une mobilisation tenace du public pour la défense du lieux et des équipes.

« Malgré les contraintes nous avons sanctuarisé le budget de la culture, a-t-il précisé, Dans le transfert de compétence à la Métropole, j’ai tenu jusqu’au bout, et notamment à verser des financements ciblés sur les festivals. Ce qui signifie que si pour une raison quelconque ils n’étaient pas maintenus, nous redistribuerions les budgets sur le territoire départementale. » Kléber Mesquida à par ailleurs annoncé la construction d’un nouveau chapiteau en matériel dur, d’une capacité de 450 à 500 places et la transformation du chapiteau actuel en théâtre de plein air d’une capacité de 900 à 1 000 places.

Si elles font le bonheur des marchands de chaussures, en terre biterroise, les velléités culturelles du président de la Métropole montpelliéraine laissent pour le moins sceptiques, ce qui n’a pas échappé au président du conseil départemental qui opère un déplacement des investissements géopolitiques.

JMDH

Source La Marseillaise 23/09/2017

Voir aussi : Actualité Locale, Rubrique Théâtre sortieOuest un théâtre de toile et d’étoiles reconnu et défendu, Dossier. Théâtre en péril, fin d’un modèle à Montpellier et dans l’Hérault, rubrique Politique, Politique culturelle, rubrique , Livre, Chapiteaux du livre Essais, rubrique Rencontre, F Worms : « La démocratie fait émerger des problèmes à résoudre »

 

 » What Were You Wearing ?  » : l’expo qui brise les préjugés sur le viol

Stop aux préjugés ! © GettyImages

Stop aux préjugés ! © GettyImages

L’université du Kansas aux Etats-Unis a organisé une exposition pour prouver que la tenue vestimentaire qu’on porte n’a rien à voir avec les agressions sexuelles…

Tu étais habillée comment ? ». Voilà une question bien trop souvent posée aux victimes d’agressions sexuelles. Et pour mettre fin aux préjugés sur le viol, l’université du Kansas a créé l’exposition What Were You Wearing ? (en Français, « Que portais-tu ? »). L’expo présente 18 histoires de violences sexuelles, accompagnées des vêtements que portait chaque victime au moment de l’agression. Parmi les tenues, on retrouve un t-shirt XXL, une robe rouge, un t-shirt avec un jean ou encore un polo d’homme.

Sous chaque vêtement on peut lire les commentaires poignants des personnes agressées.Jen Brockman, directrice du centre de prévention et de sensibilisation aux violences sexuelles de l’université américaine, est à l’origine de ce projet. « Les visiteurs peuvent se mettre à la place de l’autre, aussi bien devant les tenues que devant les récits.

Le but est d’arriver à ce qu’ils se disent : « Eh ! J’ai la même tenue dans mon placard » ou « J’étais habillée comme ça cette semaine ». Nous tentons ainsi de supprimer la croyance selon laquelle il suffit d’éviter de porter certaines tenues pour être sûre de n’avoir aucun problème, ou que l’on peut faire disparaître les violences sexuelles en changeant la manière de s’habiller », a-t-elle expliqué au Huffpost.

L’exposition a déjà été présentée dans d’autres universités, comme celle de l’Arkansas et de l’Iowa.

Source Glamour 20/09/2017

« Dossier Tabou » M6 :

En France, pour beaucoup, le lien entre tenue vestimentaire et viol est bien réel

_dossier_tabou____pour_beaucoup__le_lien_entre_tenue_vestimentaire_et_viol_est_bien_r__el_8175_north_647x_whiteVoir un extrait

Dimanche 1er octobre, M6 a diffusé « Dossier Tabou », un documentaire qui s’intéresse à la culture du viol et aux agressions sexuelles faites aux femmes. Et certains témoignages sont édifiants.

 

Très souvent, l’une des premières questions qui viennent à l’esprit lorsqu’une femme se fait agresser est de savoir comme cette dernière était habillée. Dans Dossier Tabou, un reportage diffusé ce soir sur M6 à 21 heures, quatre jeunes femmes ont réalisé une expérience prouvant à quel point ce soi-disant lien existe pour de (trop) nombreuse personnes. Pour ce faire, chacune des quatre fille s’est habillée d’une manière particulière et tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Ma tenue justifie-t-elle que je me fasse agresser ?« 

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les réactions de certains passant sont sidérantes : « Y’a que des femmes comme vous qui se font violer« , « Je l’agresserais bien« , « C’est à cause de femmes comme ça qu’il y a des viols, regardez comment elle est habillée« … Certains hommes témoins de la scène pensent, en effet, que l’une d’entre elles, qui porte un crop top, cherche les problèmes en s’habillant ainsi. Choquées par ces propos, certaines femmes présentes également, insistent sur le fait que ce sont les hommes qui doivent se contrôler, tandis que d’autres pensent qu’ils n’ont pas tout à fait tord.

Un documentaire alarmant qui fait écho à l’exposition « Tu étais habillée comment ? » lancée par l’université du Kansas et visant à mettre fin aux préjugés sur le viol. Au travers de 18 témoignages poignants, l’école à tenté de démonter cette idée selon laquelle il existe un lien entre tenue vestimentaire et agression sexuelle.

GV

Source Glamour 01/10/2017

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Keith Haring parcours fulgurant

IMG_3679« ll était le premier artiste public véritable au sens complet du terme, et son art et sa vie ont changé notre conception de l’art et de la vie au XXe siècle. »

Andy Warhol

 

Né en 1958 à Pittsburgh, Keith Haring découvre le dessin à l’âge de quatre ans. Il ne cessera de dessiner en s’inspirant de cartoons de Walt Disney et de comics de Batman alors qu’adolescent, il écoute en boucle Led Zeppelin, Aerosmith, Grateful Dead.

Après trois années passées dans la Visual Arts School de Pittsburgh, en 1978, il s’installe à New York pour poursuivre ses études. La nuit, comme les graffeurs Futura 2000 et Jean-Michel Basquiat dont il se lie d’amitié, Keith Haring s’enferme dans le métro pour couvrir de dessins et peintures les panneaux d’affichage et les rames de métro. Dès 1980, il participe à la première exposition consacrée au Street art au Club 57. S’enchaînent les expositions dans le monde entier et des fresques murales dans le métro de New York qu’il décide en 1986 de ne plus réaliser, lassé d’être arrêté pour acte de vandalisme urbain par les policiers dont certains connaissent et apprécient son oeuvre.

Jean-Michel Basquiat lui a présenté Andy Warhol, comme lui natif de Pittsburgh, qu’il nomme amicalement Andy Mouse. Malgré son exposition en 1984 à la célèbre galerie Leo Castelli qui avait présenté l’avant garde américaine des années cinquante et le Pop art, Keith Haring préfère suivre l’exemple de la Factory de Warhol en ouvrant sa boutique d’objets dérivés Pop Shop au 292 Lafayette Street ; ses amies Madona et Grace Jones en sont les marraines de ce lieu inédit où l’artiste ne se soucie que de la démocratisation de son art.

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C’est lors d’un voyage au Japon qu’il apprend la mort par overdose de son ami J.M. Basquiat le 12 aout 1988. Dans l’avion, il remarque que sa peau est constellée de taches qu’il associe immédiatement au virus du sida. Il lui reste deux ans à vivre qu’il consacre à réaliser des commandes publiques monumentales, des sculptures et des fresques murales dont la célèbre « The Crak is Wack » sur un terrain de handball pour sensibiliser les adolescents de plus en plus addicts aux drogues de synthèse. Il crée la Keith Haring Foundation dont l’objectif est de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida. Des oeuvres caritatives sont crées aux quatre coins de la planète en dénonçant le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination. Avec frénésie, jusqu’à son dernier souffle, l’artiste réalise des oeuvres avec des enfants à l’hôpital Necker de Paris, des orphelinats à New York, ou pour le Centième anniversaire de la Statue de la Liberté. Il meurt en février 1990, tout juste âgé de 31 ans.

Keith Haring (1958-1986) Parcours fulgurant

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Collection Lambert à Avignon jusqu’au 5 novembre

Source Collection Lambert

Voir aussi :   Rubrique Art, rubrique Exposition, cosmologie Kiefer et autres éclats de perles, On Line the Keith Haring Foundation