Comédie du livre. Rencontres, 6 pieds sous Terre, Manuela Carmena , maire de Madrid, Les éditeurs réagissent à la nomination de Francoise Nyssen

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Rencontre BD
Toujours 6 pieds sous Terre

 Auréolée par le succès de l’autofiction burlesque aux accents satiriques,  Zaï Zaï Zaï Zaï  de Fabcaro dont le grand public a découvert l’humour incisif à travers l’expo que lui consacrait cette année La Comédie du livre, la rencontre proposée avec 6 Pieds Sous Terre était hier une bonne occasion de vérifier  si l’équipe auteurs/éditeurs n’avait pas lâché la rampe et avec elle, l’esprit alternatif qui l’anime depuis des lustres.

On souffle, on respire, car il n’en n’est rien. Précisons d’emblé qu’il n’est pas ici question de discuter de l’utilité de cette rampe, mesure élémentaire de sécurité après les brainstorming arrosées, (base formalisée de résolution créative de problème généralement orchestrée par un dessinateur) mais bien de connaître les nouvelles ambitions de la maison montpelliéraine abritant un des grands espoir de tout l’univers..?

La réponse est claire et elle fut spontanée : « Maintenant c’est Fab qui paye l’apéro.» Devant cette lourde tâche, tâche, tâche, tâche, le nouveau responsable confie qu’il préférait son ancien statut, parce que désormais il a le sentiment d’être attendu. Ce qui peut provoquer des crises d’angoisse. On le croit sur parole.

Pour échapper aux travaux forcés, il a décidé de se remettre au travail. Outre la couverture inédite de notre n° spécial Comédie du livre qu’il a griffonné en trois jours et pour laquelle nous lui sommes infiniment redevables, il prépare la sortie de plusieurs albums dont «Titre interdit» qui nous plongera dès novembre dans les affres de la célébrité après le succès de son dernier livre. Un vrai cauchemar.

Quand au boss Miquel, il pense  que cette notoriété est une bonne occasion pour éditer moins de livre et accompagner ses auteurs. Bref, pour faire plus la fête !

JMDH

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Manuela Carmena , maire de Madrid , une femme politique occasionnelle et exceptionnelle    Crédit Photo jmdi

Un digne hommage à Stéphane  Hessel

Rencontre
En tant que vecteur de pensée la littérature livre chaque année  matière à réflexion sur la manière d’appréhender le monde et la politique. La rencontre en hommage à Stéphane Hessel, qui aurait eu 100 ans, fut en ce sens un moment fort de l’édition 2017. Cette rencontre animé par l’auteur et éditeur Jean-Pierre Barou, réunissait Isabel Alba, Sylvie Crossmann, et la maire de Madrid Manuela Carmena.
Un lien de conscience commun et complice s’est tissé  naturellement entre les invités. Isabel Alba dont le roman La véritable histoire de Matías Bran, évoque une chronique minutieusement documentée sur le mouvement révolutionnaire mondial autours de la Révolution hongroise de 1919. Sylvie Crossmann qui a su rappeler la personnalité  hors norme du résistant humaniste  Stéphane Hessel en passant d’Aristote à Apollinaire, et le témoignage vivant qu’il est possible de  faire de la politique autrement incarné par Manuela Carmena.
A mi-mandat, la maire de Madrid, qui vient de publier Parce que les choses peuvent être différentes chez Indigène Editions, a captivé le public venu l’écouter. Après avoir remercié les spectateurs « merci de réfléchir, merci d’aimer penser…» elle est revenue sur sa décision de partir en campagne pour la mairie de Madrid alors qu’elle ne le souhaitait pas. « J’étais en retraite… J’ai finalement accepté parce que je me suis dit que  j’avais lutté toute ma vie pour la démocratie. Je me suis dit qu’il y avait un moyen de changer la façon de faire de la politique,» explique-t-elle.
Ce à quoi elle s’emploie : « nous devons apprendre à penser notre autonomie». étayant ses dires d’exemples puisés dans la vie quotidienne celle, du couple, de la vie des femmes…  » Nous devons faire  tout notre possible pour augmenter la sensibilité sociale parce que cela conduit à la solidarité sociale

JMDH

 

Editions

Françoise Nyssen sur la sellette

Sans inconfort…. Il eut été bien improbable en effet que se trouvant au milieu d’un parterre d’éditeurs lors de la comédie du livre la nouvellement ministre de la culture s’y trouve désapprouvée. Françoise Nyssen, madame la Ministre, a fait  de longue date et jusqu’à tout récemment fait  partie du bâtiment. Elle en sait un bout, sortant du sérail, sur les tenants et aboutissants concrets et abstraits de tout ce qui tient un livre. Pour ne pas qu’il vous tombe des mains mais aussi pour qu’il fasse longue et riche  route d’avenues en chemins de traverse. Il est toutefois bon d’aller entendre la parole de ceux qui, comme elle, savent lire entre les lignes, savent que les pages ne tiennent parfois qu’à un fil, à un arbre qui cache la forêt.

20170519_25_1_1_0_0_obj14772308_1_xwh_813x1170_xwhA la question essentiellement  cuisante  : la culture et l’économie peuvent elles faire bon ménage sinon pragmatique alliance, la réponse tombe plus ou moins  radicale : « on ne peut être un bon éditeur culturel sans être inscrit dans le monde économique. »  C’est dit de «la baraque noire» par le biais de «je t’écris au Gévaudan ma Lozère. Les éditions 2eme époque sis à Montpellier et l’Entre temps sont plus dithyrambiques encore : « Pour nous elle est une confrère exemplaire. C’est un choix plutôt heureux et rassurant car elle a les compétences requises dans le domaine. Elle a aussi acté la décentralisation dans un secteur très parisien ». Les éditions au diable Vauvert aussi  fémininement conduites  en font partie.

Les éditions Sansouire soulignent que la culture est un ministère énorme. Il y a le livre mais aussi le cinéma,  grosse industrie, la musique  Aude Courtiel auteure de La femme à la mer  et La folle amarante souligne comme son éditeur qu’il y a toujours des questions et des attentes dans une nomination de cet ordre, qu’il vaut mieux ne pas simplifier.Pour Indigène éditions :  » Françoise Nyssen est taillée pour l’emploi. Elle a un grand sens  du pouvoir. C’est une femme qui met en acte ce vers quoi la destinée l’orientait. Elle était sur les bons rails. Il faudrait qu’elle défende les intérêts de la profession. dans sa nouvelle fonction espérons qu’elle ne donnera pas la voix qu’à des best sellers. Il faut soigner la culture. On va la juger à ces soins là. Elles a rendu visible les nobelisés. Il faut rendre lisibles ceux qui n’ont pas encore eu droit au Chapitre ! »

Robert Lobert à la tête d’une petite maison (les éditions la Margeride)  se réjouit car « elle est ouverte aux art s». André Gardies, auteur  justifie la cohérence du choix, «  l’ouverture sur le monde tout en remettant le livre au coeur de la culture car il est  noyau décisif.

Reste que malgré la bonne augure, le secteur porte dans son coeur les problèmes ainsi que les vit la société. Le livre produit culturel d’une optique toujours plus marchande (cf amazone) est lié à l’univers de l’industrie ce qui plonge l’affaire dans des contraintes poussant hélas jusqu’à la quête de survie

MJ.L

Source : La Marseillaise 22/05/2017

Voir aussi : Rubrique Livre, Essais, rubrique Histoire, rubrique Espagne, Littérature espagnole, rubrique Politique, rubrique International, Méditerranée, Montpellier, rubrique Société, CitoyennetéComédie du livre 2017, On Line Comédie du livre site officiel

L’engagement hier et aujourd’hui

Jours-heureux

Dans les propos introductifs tenus par Léon Landini, celui-ci inscrit dans la durée son engagement en résistance et questionne le présent au regard de ces notions que sont la Résistance et l’engagement.Ainsi, il convient de s’interroger sur ce que signifie résister aujourd’hui et dans quel(s) but(s). Quelles formes peut prendre la « résistance moderne »? Quels sont les leviers de résistance aujourd’hui ?

Lors de son allocution, Léon Landini prononce cette phrase : « Nous combattions car nous étions certains que nous n’allions pas mourir pour rien. » Ainsi, la notion de résistance serait-elle intrinsèquement et immuablement reliée à la notion de mort ?

Un engagement ne peut-il être considéré comme un acte de résistance que si l’on engage sa propre vie ?

Aujourd’hui, la disparition d’ennemis directs dans une Europe pacifiée, la dématérialisation des menaces – attaques numériques par exemple – et leur propagation disparate et peu perceptible – comme les menaces terroristes, les armes de destruction massive, l’écoterrorisme, les armes chimiques, etc. questionnent les notions d’engagement et de résistance.

Dans son discours au plateau des Glières  Stéphane Hessel prononce ces quelques mots : « Le moteur de base de la Résistance c’est l’indignation […] quand quelque chose vous indigne, comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. »

S’engager, militer pour une cause est-ce résister ?

Tous types d’engagements citoyens, à n’importe quelle échelle – locale, nationale, européenne ou mondiale – sont le lieu d’expression de convictions – solidarité entre les générations, combat contre l’individualisme, lutte contre les préjugés, les méfiances… –, outils indispensables de cohésion sociale et moyens d’inventer un savoir être dans une logique d’unicité sociale. Ainsi, s’engager peut s’apparenter à la notion de résistance sans pour autant en être le parfait synonyme. La Résistance induit l’identification préalable d’un ennemi commun et un objet de refus face auquel il convient de se mobiliser. L’engagement se caractérise comme un investissement volontaire au quotidien, une nouvelle forme de démocratie et de recherche du bien commun, où le militantisme reste la participation active à la propagation d’une idée, d’un mouvement.

Léon Landini  et Stéphane Hessel insistent tous deux sur la nécessité de trouver une cause à défendre, un combat à mener quel qu’il soit Stéphane Hessel : « trouver son motif d’indignation ») et de se l’approprier afin de défendre les valeurs auxquelles on croit. Quels peuvent être aujourd’hui les moteurs d’une quelconque indignation d’un engagement citoyen ? L’engagement citoyen est une ressource fondamentale qui valorise la rencontre humaine porteuse de sens et de changements, d’échanges mais aussi l’ouverture à l’altérité qui permet de tisser des liens, de partager des expériences, de développer sa réflexion personnelle – réflexion sur la manière de vivre, de penser, d’organiser la société, etc. – dans le but de s’émanciper en tant que citoyen.

Ainsi, l’engagement s’inscrit dans une véritable démarche citoyenne. Les combats à mener sont multiples – lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, lutte contre les discriminations, protection des droits de l’Homme, protection de l’environnement, etc. – mais il convient d’identifier les leviers à actionner pour s’engager de manière active et efficace pour la défense de ces causes.

Marion Baby

Source : Dossier de présentation du film de  Gilles Perret : Les jours Heureux http://lesjoursheureux.net

Voir aussi : Rubrique Débat,

Stéphane Hessel et Edgar Morin : Pour que la France retrouve le chemin de l’espérance

Appel lancé par Stéphane Hessel et Edgar Morin sur Médiapart, le 19/10/2011

1. Nous constatons que la force libertaire de la jeunesse, utilisant les moyens informatiques nouveaux, a été capable d’abattre des despotismes dans les pays arabes, d’y réveiller tous les âges et toutes les classes sociales, et qu’elle est devenue une force déferlante d’indignés sur la planète, défiant les pouvoirs, notamment le pouvoir sans entraves du capitalisme financier. Si cette force est apte à provoquer des ruptures et des éveils, il lui manque une pensée politique capable d’ouvrir une voie qui unisse les forces vives des peuples sur un chemin d’espérance. C’est la formulation d’une telle pensée que nous proposons aux candidats.

2. Comme la France n’est pas seule dans le monde et que son destin en dépend en partie, elle devrait proposer une réforme de l’ONU qui la rende apte à traiter les conflits en cours, dont le douloureux conflit israélo-palestinien, et qui instituerait trois instances planétaires dotés de pouvoirs :
– pour surmonter la crise mondiale actuelle en régulant véritablement son économie ;
– pour protéger la biosphère dont la dégradation accélérée dégrade les conditions de vie de l’humanité ;
– pour entreprendre l’élimination des armes de destruction massive.

3. Comme la France est dans l’Union européenne, elle devrait y militer pour y développer une politique commune de protection de ses populations, de développement de ses coopérations, d’intégration des immigrations, et de justes propositions pour la paix dans le monde.

4. La politique en France devrait avoir pour orientation le « bien vivre » qui englobe et dépasse le bien-être matériel pour restaurer une qualité de vie de plus en plus dégradée.

5. Une telle politique pourrait, en même temps, traiter la crise économique et réduire le chômage en développant des mesures appropriées pour :
– juguler la spéculation financière ;
– combiner la mondialisation de coopérations et d’échanges à une démondialisation de protection des intérêts vitaux locaux, régionaux, nationaux ;
– opérer une vive croissance de l’économie verte, de l’économie sociale et solidaire, du commerce équitable, et une décroissance parallèle de l’économie du futile, du jetable, du gaspillage, elle-même liée au développement d’une consommation désintoxiquée ;
– favoriser la croissance de l’agriculture et de l’élevage fermiers et biologiques et la décroissance de la grande exploitation industrialisée.

6. Une telle politique entreprendrait la réduction des inégalités, notamment par une réforme fiscale et la création d’un observatoire des inégalités, qui ferait annuellement ses recommandations.

7. Une telle politique opérerait une régénération de la solidarité notamment en instituant dans toutes villes de maisons de fraternité et en établissant un service civique de solidarité.

8. Une telle politique inciterait à une débureaucratisation des administrations et des entreprises par décompartimentation des travailleurs et restitution de leurs possibilités d’initiatives.

9. Une telle politique inciterait à la démocratie participative en instituant des conseils de gouvernance urbaine et municipale, comportant élus, administrateurs, professions compétentes et citoyens.

10. Une telle politique comporterait une reforme de l’enseignement à tous niveaux de façon à ce que les problèmes fondamentaux et globaux, qui nécessitent des compétences polydisciplinaires y soient enseignées des les petites classes. Elle répondrait à ce que prescrivait Jean-Jacques Rousseau : « Enseigner à vivre ».

11. Toutes ce réformes devraient s’entre-compléter et converger en un grand dessein qui ouvrirait à la France le chemin de l’espérance.

12. Un Président de la République doit d’abord prendre acte des grands défis devant les quels se trouve notre monde, où la France a sa place et sa responsabilité (l’énergie, l’eau, la faim, le climat, la pollution, etc.). Il doit avoir le courage de réduire drastiquement les énormes dépenses inutiles ou nocives, comme les dépenses d’armement et de guerre et l’investissement nucléaire, et de réduire tous les énormes gaspillages qui empêchent l’essor d’une économie saine et productive. Il doit savoir que d’immenses ressources humaines sont inemployées, qu’il y a dans le peuple de France, s’il est rendu à l’initiative et à l’espérance, de très grandes potentialités créatrices. La nouvelle politique se mettre au service des citoyens, et ceux-ci se mettront à son service.

Nous sommes au seuil d’une nouvelle Histoire humaine et déjà partout, notamment dans les jeunes générations, naissent des initiatives porteuses d’un futur d’espérance.

Stéphane Hessel et Edgar Morin
Paris, le 19 octobre 2011

Voir aussi : Rubrique  Débat, Pierre Rosanvallon, Jürgen Habermas pour une Europe démocratique, rubrique Rencontre,

Rencontre surréaliste entre Marx et le Père Noël

Avec sa longue barbe Marx le rouge marche dans la neige

Avec sa longue barbe Marx le rouge marche dans la neige

Y aurait-il une place pour une analyse renouvelée de la notion de classe ? L’examen de la littérature récente en sciences sociales, révèle la réapparition d’un certain nombre d’ouvrages consacrés à Marx.

La succession de crises qui fait suite à celle des subprimes en 2007 était prévisible comme ses conséquences à venir dont le peuple français commence seulement à mesurer les effets. Avec l’échec du déterminisme économique l’imposture n’en finit plus d’éclater. Le monde perd son avenir. Le scénario qui se dessine en Europe nous projette à la fin du XIXe, dans une époque ou riches et puissants ne font pas qu’exploiter les pauvres mais les empêchent de vivre en détruisant tout mode de vie autonome et capacité de pensée critique. L’examen de la vie sociale révèle la résurgence en France de nombreux mouvements sociaux de contestation. Mais au sein de la classe moyenne, une autre partie de la population cède aux sirènes du nationalisme, du consumérisme et de l’ascension sociale, embrassant un ethos individualiste de compétition et de réussite personnelle. Bref il semble acquis pour certains que la société, l’économie et le monde seraient libéraux.

A l’occasion des fêtes, redécouvrir un penseur qui a su contester l’autorité pesante du mythe capitaliste ne peut pas faire de mal. Rejeter cet héritage en revanche, c’est tomber dans la désespérance. Bien sur, mieux vaut ne pas prendre Marx comme un bloc, comme une pensée sans faille, débouchant sur une pratique unique mais comme une recherche qui a ses limites.

Quelques références

Le numéro 47 de  » Actuel Marx « , une revue des Presses Universitaires de France, s’interroge sur la nature des médiations sociales qui conduisent de la crise à la lutte ou qui, au contraire font obstacle à la mobilisation collective. L’économiste chercheur au CNRS Frédéric Lordon signe avec « Capitalisme désir et servitude  » (2) un essai ambitieux et accessible qui entend rouvrir le chantier conceptuel du capitalisme en s’inspirant de Marx et de Spinoza. L’auteur dramaturge américain Howard Zinn qui a consacré son œuvre aux rôles historiques des mouvements populaires vient de faire paraître en français  » Karl Marx le Retour  » (3) une pièce écrite au moment de l’effondrement de l’Union soviétique. « Je voulais montrer un Marx furieux que ses conceptions aient été déformées jusqu’à être identifiées aux cruautés staliniennes « , explique-t-il en introduction.

Dans un registre assez proche on peut lire également « Le président des riches », une enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy réalisée par Monique  et Michel Pinçon-Charlot, éditions Zone 14 euros. A suivre aussi , le cri du résistant Stéphane Hessel qui appelle à une véritable insurrection pacifique dans  » Indignez-Vous  » (5).

Jean-Marie Dinh

(1) Le numéro 47 de Actuel Marx, ouvrage collectif aux éditions PUF,(2) Capitalisme désir et servitude, Fabrique éditions, 12 euros. (3)  Karl Marx le Retour, éditions Agone 10 euros. (4) Le président des riches. (5) Indignez-Vous, éditions Indigène 3 euros.

Histoire d’une lutte joyeuse

Album jeunesse. La jeune maison d’édition Les Petits Platons consacre un ouvrage à l’auteur du Capital : « Le Fantôme de Karl Marx ».

La très utile maison d’édition Les Petits Platons s’adresse au public des 9/14 ans pour leur faire découvrir les grands philosophes à partir des histoires qui traversent leurs œuvres : Socrate, Descartes, Leibniz, Kant… Et dans les dernières livraisons : Lao-Tseu, Saint Augustin, Ricoeur… et Karl Marx.

fantome-marxDans l’ouvrage intitulé « Le fantôme de Karl Marx », le philosophe revient hanter l’Europe. Sous son drap vert, le spectre explique qu’il a été victime d’une chasse organisée par toutes les nations d’Europe.  » C’est ainsi que j’ai dû prendre la fuite, comme le lièvre abandonne ses terriers découverts par les chiens, de Berlin à Paris, de Paris à Bruxelles, de Bruxelles à Londres, échappant toujours à mes poursuivants. Mais ce drap sert surtout aujourd’hui à faire peur, comme tu verras ! Morts ils me croient, spectre ils me craignent…  » L’intelligence du court texte de Ronan de Calan résume Le Capital en quelques feuillets tout en réaffirmant que l’idéologie du capitalisme, n’est pas un horizon indépassable. Le talent graphique de Donatien Mary s’allient à l’histoire pour clarifier les fondement de la pensée. Une pensée habilement réactualisée qui ouvre les portes à l’imaginaire. Les auteurs insistent sur la faculté symbolique des hommes à ne pas se laisser considérer comme une simple marchandise et à faire disparaître l’exploitation sans subir l’aliénation. A la fin de l’album Karl part pour se rendre à un rendez-vous avec « Miss Wall Sreet Panic ! « 

Le fantôme de Karl Marx par Ronan de Calan et Donatien Mary, éditions Les Petits Platon, 12,5 euros.

Voir aussi : Rubrique Rencontre Alain Badiou Organiser une critique de la démocratie, Michela Marzano Visage de la peur, Bernard Noël je n’ai jamais séparé le politique de l’érotique ou de la poésie, Daniel Bensaïd course contre le temps, Jacques Attali Marx est-il d’actualité ? rubrique Livre La voix de Polanyi, Le président des riches,