Slow Joe & Ginger Accident : Le bon côté de la mondialisation

Concert. Slow Joe & the Ginger accident, ce soir à la salle Victoire 2.

Les choses sont simples comme une rencontre. Celle du guitariste Cédric de la Chapelle qui croise en 2007 Joe, un chanteur de rue à Goa.
« J’étais en vacances en Inde avec ma copine. On avait le temps de rien foutre. Il nous a proposé un hôtel. Il a vu que j’avais une guitare, on a discuté, on a joué et j’ai senti qu’on n’allait pas en rester là, » raconte Cédric. Le feeling passe entre le musicien lyonnais plutôt versé dans un rock tendu et dépressif, et Slow Joe bercé dès son enfance par les crooners américains (version soul). Cette rencontre se concrétise deux ans plus tard en France sur la scène des Transmusicales de Rennes où le  nouveau combo conquiert le public en 2009. Dans la foulée, le groupe produit deux maxis en 2010. Les musiciens lyonnais se mobilisent pour faire venir le crooner indien en France. Celui-ci enchaîne les allers-retours pendant un an avant d’obtenir une carte de séjour en 2011.

C’est ainsi que voit le jour l’album Sunny Side up, qui collecte des chansons enregistrées au cours des trois dernières années. On mesure la richesse musicale de l’opus à l’écoute. Les morceaux s’enchaînent en passant d’une soul mâtinée de pop sixties du meilleur acabit (avec des consonances à la Doors) au rhythm and Blues. La voix sincère de Slow Joe laisse percer un sentiment d’imminence qui en dit long sur son vécu.

Une nouvelle vie

« Il maîtrise le répertoire de tous les grands crooners et connaît tous les grands standards de jazz, mais aussi des classiques hindous à la pelle. On en discerne quelques traces dans le premier disque. Ce sera plus prégnant encore sur l’album que l’on prépare qui s’annonce plus hypnotique avec des tonalités modales », indique Cédric de la Chapelle qui assure une bonne part des compos et des arrangements. Portés par un super carma, Slow Joe &  Ginger Accident, alignent les performances scéniques qui réunissent un public très varié en terme de styles et de générations. « Comme le dit Joe, il faut du mood, chaque morceau est différent. Il faut aller au bout de ce qu’il y a à donner.  Lui, il suit son destin. A 68 ans, il se donne du mal pour que tout continue d’avancer et s’interroge toujours : mais qu’est ce que je fous là ? Je crois qu’il trouve la réponse en donnant du sens à ce qu’il fait. »

Un mystère plane autour de la réussite de Slow Joe & Ginger Accident. Il résulte certainement de ce mouvement d’attraction entre deux cultures, entre deux continents, qui traversent le temps pour se retrouver autour du meilleur de la production musicale américaine. A découvrir et à expérimenter tout de suite !

Jean-Marie Dinh

Ce soir à 20h salle Victoire 2. Rens ; 04 67 47 91 00

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