La Syrie et l’Arabie saoudite veulent contenir une nouvelle crise libanaise

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Bachar al-Assad et le roi Abdallah. Photo Louai Beshara AFP.

Le président syrien Bachar al-Assad effectue ce vendredi sa première visite au Liban depuis l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, en 2005. Pointé du doigt pour ce meurtre, Damas (qui nie toute implication) avait dû retirer ses troupes de chez son petit voisin après 30 ans de tutelle, marquant le début d’une longue période d’animosité entre les deux pays.

L’avion de Bachar al-Assad, en provenance de Damas, comptait un autre passager de marque: le roi Abdallah d’Arabie saoudite, premier monarque saoudien à se rendre au Liban depuis 1957. Cherchant à mettre tout leur poids pour éviter un nouveau conflit confessionnel dans ce petit pays méditerranéen, les deux dirigeants manifestent ainsi leur attachement à la stabilité du Liban, menacé d’une nouvelle crise.

La perspective d’une mise en cause par un tribunal de l’ONU du puissant groupe armé Hezbollah dans l’assassinat d’Hariri fait craindre de nouvelles violences confessionnelles. En 2008 des combats entre partisans du Premier ministre actuel Saad Hariri, fils de Rafic Hariri, et ceux du parti chiite, ont fait une centaine de morts.

Bachar al-Assad et le roi Abdallah ont souligné jeudi à Damas l’importance de « soutenir tout ce qui contribue à la stabilité et à l’unité » du Liban. « Leur visite conjointe revêt un caractère historique, voire déterminant, de par son ‘timing’ et ses conséquences sur la crise qui s’intensifie au Liban sur fond du tribunal international », écrit le quotidien An Nahar.

« Tout le but de la visite est de contenir la situation dans un avenir immédiat », affirme Sahar al-Atrache, analyste à Beyrouth pour le centre de prévention des conflits International Crisis Group (ICG). « Ils sont là pour exercer leur influence sur leurs alliés libanais (…) pour barrer la route à toute escalade. »

La Syrie, aux côtés de son allié chiite l’Iran, est le principal soutien au Hezbollah qui prône la lutte contre Israël, tandis que l’Arabie saoudite est le plus important allié régional de Saad Hariri. Les relations entre ces deux puissances régionales, distendues après l’assassinat de l’ex-Premier ministre, se sont réchauffées fin 2009. Ce rapprochement s’est répercuté positivement sur les liens entre Beyrouth et Damas, qui ont établi en 2008 des relations diplomatiques pour la première fois de leur histoire.