Montpellier rassemblement de soutien aux deux journalises otages

 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en Afghanistan le 30 décembre 2009.
Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en Afghanistan le 30 décembre 2009.

Quelques dizaines de personnes, parmi lesquelles des journalistes et des élus de Montpellier et de l’agglomération, se sont rassemblées samedi dans le centre de la ville, en soutien aux deux journalistes de France 3 otages en Afghanistan.

Thierry Taponier, le frère de Stéphane Taponier, retenu en otage par les talibans avec Hervé Ghesquière depuis le 30 décembre 2009, était aussi présent à ce rassemblement. « Nous sommes là pour soutenir les familles et faire en sorte que Thierry et Stéphane ne tombent pas dans l’oubli », ont expliqué au micro deux membres du comité de soutien, Nacera Bouraghda et Sophie Pille, avant que des journalistes locaux et le représentant régional de Reporters sans frontières, Jean Kouchner, ne prennent la parole.

« Leur situation tient au simple fait d’avoir exercé leur travail », a déclaré Jean-Marie Dinh, de l’Hérault du Jour. « Dans le système médiatique d’opinion, critiqué de toutes parts, le journaliste de terrain est le maillon faible pour les ravisseurs de tous bords, mais le maillon fort de la démocratie », a-t-il ajouté. « Stéphane et Hervé sont des journalistes engagés simplement parce qu’ils ont voulu témoigner, filmer, montrer. En ce sens, ce sont des maillons de notre démocratie », a assuré pour sa part Thierry Valero, de France 3 Sud. Thierry Taponier, qui habite Montpellier, a souhaité l’amplification de la mobilisation grâce à la création du site « soutienherveetstephane.org », afin de « continuer à peser sur les pouvoirs publics et les médias, pour constamment leur rappeler la nécessité de les libérer au plus vite ». Un peu plus tard, il a confié que depuis la diffusion d’une vidéo des deux journalistes, enlevés sur une route de l’est du pays en compagnie de leur traducteur, de leur « fixeur » (celui qui organise les rendez-vous) et de leur chauffeur, « on n’a pas de nouvelles ». Mais il s’est montré confiant dans l’implication du gouvernement français. « Même s’ils ne nous tiennent pas au courant de tout ce qu’ils font, on est persuadé qu’ils font un maximum pour les sortir de là ».

AFP

Voir aussi : rubrique Médias, F.Aubenas juge les déclarations de Guéan blessantes, rassemblement de soutien aux otages , Christian Chesnot je ne suis pas un Kamikase,

Des ONG réclament la vérité sur la mort d’un journaliste franco-congolais

Bruno Ossebi

Bruno Ossebi

Des ONG de défense de la presse et de lutte contre la corruption ont appelé mardi le président français Nicolas Sarkozy à « s’engager pour que toute le lumière soit faite » sur le décès suspect, il y a tout juste un an à Brazzaville, du journaliste franco-congolais Bruno Ossébi. Les associations, dont Sherpa et le Comité de protection des journalistes, se disent, dans un communiqué, « extrêmement préoccupées par les circonstances de son décès, par l’inertie dont font preuve les autorités judiciaires congolaises, et par le silence des autorités françaises s’agissant d’un ressortissant français ». Dénonçant « le contexte de répression qui sévit au Congo-Brazzaville à l’encontre des acteurs de la société civile », elles appellent le président français « à s’engager personnellement pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire ».

Très critique envers le régime du président Denis Sassou Nguesso, Bruno Ossébi, 44 ans, est mort le 2 février 2009 dans un hôpital de Brazzaville. Il y avait été admis après avoir été blessé dans un incendie qui avait ravagé sa maison, tuant sa compagne et les deux filles de cette dernière, selon une enquête menée par Reporters Sans Frontières (RSF) citée par le communiqué. Selon l’enquête de RSF, la maison du journaliste avait été rasée moins de 14 heures après l’incendie et le corps de Bruno Ossébi n’a fait l’objet d’aucune autopsie. Les ONG rappellent que Bruno Ossébi enquêtait notamment sur les scandales de corruption au Congo et soutenait les enquêtes menées par des associations sur les suspicions de détournements par la famille présidentielle. En France, des plaintes déposées en France en 2007 et 2008 pour détournements de fonds publics contre plusieurs dirigeants africains, dont Denis Sassou Nguesso, n’ont abouti à aucune poursuite.

Voir aussi : Rubrique France politique internationale La françafrique se porte bien, Rubrique Congo : harcèllement de journalistes lors des présidentielles,