La rénovation du PS patine en Languedoc-Roussillon

La réconciliation du PS du Languedoc-Roussillon serait-elle plus ardue que la rénovation du parti au niveau national ? A l’heure où le PS entérinait vendredi, à la quasi-majorité sa rénovation avec primaire et non-cumul des mandats, Martine Aubry qui se propose de  » reconstruire «  la démocratie et de  » réparer la France «  des dégâts du Sarkozisme, doit toujours faire face au village gaulois du Languedoc-Roussillon. Le DVG Georges Frêche poursuit son combat indépendamment de Paris en faisant la pluie et le beau temps au sein des fédérations de la Région.

Comme prévu après le scrutin qui a vu le camp Frêche et le PS se déchirer, une délégation du PS s’est rendue en juin dans les cinq départements de la région pour tenter de renouer le dialogue. Le PS a exclu pour deux ans 58 adhérents restés sur les listes de M. Frêche alors que le PS avait investi ses propres candidats.  » On verra s’il faut raccourcir le délai pour certains camarades. Je ferai des propositions différenciées au bureau national, selon les départements. Dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, cela se passe bien. Pas dans l’Hérault « , a déclaré sans autre précision François Lamy, proche de Martine Aubry, mandaté pour cette mission. Un bras de fer se dessine, car le vice-président de Région, Didier Codorniou, a averti que la réintégration des exclus ne pouvait se faire que dans une  » démarche collective et solidaire  » et qu’il s’opposerait à toute réintégration partielle ou étalée dans le temps.

L’Aude, qui pèse 4.000 cartes, fait figure de bon élève.  » On a parlé d’avenir, pas du passé. Nous avons réitéré notre demande de réintégration des exclus.  » A indiqué le secrétaire par intérim de la fédération audoise, André Viola qui attend une réponse avant le 14 juillet.  » En cas de refus, a-t-il prévenu, il y a un risque de démission massive « .

C’est la puissante fédération de l’Hérault (environ 6.000 adhérents), vilipendée par les opposants à Frêche pour son manque de transparence, qui risque de poser plus de problèmes. La fédération  » ne respecte pas les règles, il n’y a pas de réintégration globale en vue « , affirme le membre du bureau national Paul Alliès, Georges Frêche a pour sa part dénoncé une  » commission bidon « . Mais Le président de Région s’affiche optimisme  » je pense que cette affaire finira par se terminer mieux qu’on ne l’imagine « .

Pragmatique, Frêche garde en ligne de mire la course à l’investiture du futur candidat PS en 2012 et mise sur un fléchissement de Martine Aubry pour y concourir au détriment des principes de la maison PS. Une vision politique nihiliste qui néglige l’institution et le retour attendu dune certaine rigueur morale.

Jean-Marie Dinh avec l’AFP

 

 

 

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