Motion La Marseillaise au Congrès du SNJ-CGT

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Le journal la Marseillaise, 73 ans d’existence, fondé le 1er décembre 1943 à Aix-en-Provence pendant la Résistance a sorti 12 numéros sous le manteau.

Au sang et aux larmes de l’époque, il a armé ses mots et le tranchant de ses idées. Depuis sa naissance, il en aura connu des tempêtes, mené des combats dont le premier de tous, s’appelle le droit à l’information. Précieux droit à l’information pour les habitants qui découvraient chaque jour l’ignominie du régime fasciste. Nombre de titres ont vu le jour à cette période, ne l’oublions pas.

Au 21e siècle, la Marseillaise, après avoir connu un redressement judiciaire en 2014-2015 soldé par une cession, et un plan social concernant 91 personnes, connaît à nouveau la procédure depuis le 28 novembre dernier. Un plan de restructuration assorti d’un PSE supprimant 25 postes a été présenté en CE le 27 février dernier.

Nombreux sont les médias impactés par les pertes financières ou pire, des plans sociaux alors que les groupes sont en pleine santé, à la différence près que ce quotidien régional, de gauche de transformation sociale, engagé, n’appartient à aucun groupe financier. Il diffuse de surcroît dans une région gangrénée par le vote FN et, est le relais des mouvements sociaux et citoyens.

Le document d’orientation de notre congrès retrace avec moult exemples le cadenassage en règle de l’indépendance des journalistes, l’affaiblissement du pluralisme de l’information et donc des idées.

Les grands groupes noyautent progressivement à dessein ce qui fait le coeur de notre métier et dans les entreprises de presse, c’est en réalité toute la chaîne de production de l’information qui en subit l’impact, jusqu’à la distribution avec la décroissance des lieux de vente de la presse papier.

Nous sommes résolument engagés dans une triple sauvegarde, celle impérative de nos titres, de la liberté d’expression et du droit à l’information. Toute l’information, n’en déplaise à la pensée unique en vogue.

Comment allons-nous conquérir l’audience face au rouleau compresseur qui uniformise d’un côté, “numéricanise”, “internétise”, “bi-médiatise” de l’autre?

Nous refusons de produire une information « Coca Cola » et nous avons assez de cerveau

disponible pour penser la société dans laquelle nous évoluons.

A l’échelle des salariés de la Marseillaise, tout reste possible même si l’épreuve actuelle s’avère rude.

Avec l’exigence d’un journalisme rigoureux, nous voulons porter un verbe offensif et participer pleinement à la transition de nos métiers en générant de la créativité.

Nous sommes convaincus que prendre le contre-pied du glissement néo-libéral funeste qui s’opère, visible dans l’espace médiatique en général, passe par une plus grande solidarité de la profession, un relai dans les rédactions notamment des positions que porte le SNJ-CGT.

Nous lançons ici un appel au soutien, à la vigilance et à l’unité pour que Vive la Marseillaise, un des remparts décisifs en Occitanie et Paca, garant des équilibres démocratiques et du pluralisme de la presse en région.

Motion votée à l’unanimité au Congrès du SNJ-CGT de Montreuil le 08/03/2017

Voir aussi : Actualité France, Rubrique Médias,