Le Mexique privatise son pétrole

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par John Mill Ackerman,

Le 20 décembre 2013, le Mexique a fait un bond de soixante-seize ans dans le temps quand le président Enrique Peña Nieto a annoncé une réforme constitutionnelle remettant le contrôle de l’industrie pétrolière aux mains des mêmes multinationales qui en avaient été écartées par le père de l’Etat moderne mexicain, le président Lázaro Cárdenas, en 1938. Cela faisait trois décennies que la clique de politiciens néolibéraux qui gouverne le pays échouait dans sa tentative de démanteler le monopole d’Etat de Petróleos Mexicanos (Pemex) et de privatiser la rente pétrolière. Mais en décembre dernier, presque sans aucun débat et comme un coup de tonnerre, il leur a fallu moins de deux semaines pour rassembler les votes nécessaires et accomplir cette transformation historique de la constitution mexicaine (lire « Echec et mat pour la gauche mexicaine »).

Avant la réforme, l’industrie pétrolière mexicaine était l’une des plus « nationales » du monde. Elle contenait une stricte interdiction constitutionnelle contre toute forme de contrat ou de concession accordée au secteur privé lui attribuant un contrôle direct ou des droits de propriété sur l’une des étapes de l’extraction, du raffinage ou de la commercialisation du pétrole. Avec les réformes des articles 25, 27 et 28 de la constitution mexicaine de 1917, Pemex se voit reconvertie en simple sous-traitant du ministère de l’énergie. Le président pourra décider, après appel d’offres mais sans aucune intervention du pouvoir législatif, de la répartition des différents gisements pétrolifères entre les entreprises intéressées. La réforme ouvre également la porte à l’expansion massive de la fracturation hydraulique, ou fracking, sur l’ensemble du territoire mexicain pour l’extraction du pétrole et du gaz naturel.

Le Washington Post a immédiatement salué ces réformes avec émotion :« Alors que l’économie du Venezuela implose et que la croissance du Brésil stagne, le Mexique est en train de devenir le producteur de pétrole latino-américain à surveiller — et un modèle de la façon dont la démocratie peut aider un pays en développement » (éditorial du 16 décembre 2013). Le Financial Times a également applaudi « le vote historique du Mexique en faveur de l’ouverture de son secteur pétrolier et gazier aux investissements privés, après soixante-quinze ans de soumission au joug de l’Etat, (…) un joli coup politique de la part d’Enrique Peña Nieto » (15 décembre 2013). La revue Forbes, quant à elle, promettait : M. Peña Nieto « restera dans les livres d’histoire » (18 novembre 2013).

Ceux qui défendent les modifications de la constitution postulent que Pemex est devenue une entreprise inefficace et corrompue, incapable de tirer avantage des énormes réserves de pétrole et de gaz naturel du pays : approximativement 30 milliards de barils de pétrole et 46 450 milliards de mètres cube de gaz naturel (seul l’Arctique détiendrait de plus grandes réserves de pétrole brut inexplorées). Alors que la production du pétrole au Mexique a fondu ces dernières années d’un pic de 3,3 millions de barils par jour en 2004 à seulement 2,5 millions actuellement, les auteurs de la réforme promettent qu’elle permettra de la porter à 4 millions de barils par jour à l’horizon 2025.

Il n’existe toutefois aucune garantie que l’entrée en scène des multinationales dope la production. La priorité de ces entreprises n’est pas l’exploitation directe du pétrole, mais le contrôle des nouvelles réserves afin de soutenir leur cote en bourse. Est-ce vraiment un hasard si l’un des articles de la réforme énergétique précise que bien que le pétrole mexicain restera « propriété de la nation », les entreprises privées qui bénéficieront de nouvelles licences « pourront reporter dans leur comptabilité et leur bilan l’allocation ou le contrat ainsi que les bénéfices attendus » ?

Ces « bénéfices » pourraient bien ne jamais se matérialiser. Le cas de Repsol en Argentine est un excellent exemple de contraction de la production, dans un contexte de privatisation (1). En avril 2012 le gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner a même décidé de nationaliser l’entreprise en réponse à ce qu’elle considérait comme une politique délibérée « de saccage » et « d’improductivité » (2). Les menaces des sociétés pétrolières de ralentir leur production motivèrent également l’expropriation décidée par Cárdenas au Mexique, en 1938.

L’enthousiasme de la presse contraste avec le scepticisme des Mexicains, nourri par une longue expérience des privatisations au cours des deux dernières décennies. Le principal résultat de cet épisode ? L’enrichissement d’une poignée de familles qui forment aujourd’hui une oligarchie prédatrice et corrompue, contrôlant tous les aspects de la vie politique et économique du pays (3). Sans surprise, toutes les études d’opinion suggèrent qu’une grande majorité de la population rejette la privatisation de l’industrie pétrolière (4).

Pourquoi imaginer que le nouveau spasme privatisateur se distingue du précédent ? Après tout, M. Peña Nieto doit sa carrière politique à son mentor, l’ex-président Carlos Salinas de Gortari (1988-1994), responsable de la plus grande partie des privatisations antérieures. Les deux hommes sont membres du très ancien Parti Révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a gouverné le pays pendant soixante et onze ans et qui demeure le plus corrompu du pays.

Mais la privatisation présente également un autre danger : celui d’une importante crise budgétaire. A l’heure actuelle, Pemex fournit un tiers de son budget à l’Etat fédéral. Le gouvernement compensera-t-il le manque à gagner par une hausse de la fiscalité sur des entreprises aussi puissantes qu’Exxon-Mobil, Shell ou Chevron ? Les doutes s’avèrent fondés : quelques jours après que la réforme pétrolière a été annoncée, M. Peña Nieto s’est plié aux pressions des grandes entreprises en signant un décret les exemptant d’une série de nouveaux impôts approuvés à peine deux mois auparavant.

Et si le gouvernement mexicain ne peut pas, ou ne veut pas récolter les impôts nécessaires, il sera bien moins en mesure d’éviter les graves atteintes à l’environnement qui accompagnent inévitablement l’expansion de l’extraction pétrolière — un danger particulièrement important lorsqu’on utilise la technique du fracking. En France, le Conseil constitutionnel a récemment avalisé la loi du 13 juillet 2011 qui interdit précisément l’utilisation de cette technique en raisons des dangers environnementaux qu’elle présente. Au Mexique, le Congrès et la Cour suprême de justice auraient difficilement assez de poids pour résister aux pressions des entreprises pétrolières et prendre une telle mesure. L’impunité dont jouissent les entreprises minières canadiennes sur le sol mexicain n’est qu’une illustration supplémentaire de la vague de destruction environnementale que pourraient entraîner les nouvelles réformes pétrolières.

Face au rejet de la réforme par la population, le gouvernement se réfugie derrière la « grande coalition » politique dont le président s’est armé pendant la première année de son mandat : le « Pacte pour le Mexique », qui a réuni à la table de négociation les dirigeants des trois principaux partis politiques en vue d’un accord sur un agenda législatif commun.

Succès indéniable dans la mesure où il a atténué les conflits entre les membres de la vieille classe politique qui gouverne le pays depuis trois décennies, le Pacte a simultanément approfondi le fossé entre le monde politique et la société. L’enquête annuelle Latinobarómetro révélait en 2013 que seuls 21 % des Mexicains s’estimaient « satisfaits » de leur démocratie : le pire résultat de la région latino-américaine. L’hebdomadaire The Economist anticipe même un soulèvement social au cours des prochaines années. Il a inclus le Mexique dans sa liste des soixante cinq pays du monde présentant les plus hautes probabilités de « rébellion » au cours de l’année 2014 (5).

Paradoxalement, ce mécontentement généralisé pourrait être l’acteur le plus important à l’heure d’impulser un développement durable dans le pays. Ce dont le Mexique a besoin aujourd’hui n’est pas d’accueillir et de mener à ses conséquences ultimes l’ancien modèle de privatisation, mais bien de construire un mouvement social d’opposition fort capable de défendre l’intérêt et les institutions publics à l’heure où les entreprises pétrolières se rapprochent pour profiter des nouvelles « opportunités » dans le pays. Le véritable « décollage » du Mexique, ainsi qu’une économie forte, ne jailliront pas de la privatisation du pétrole, mais de la réponse sociale que cette réforme pourrait entraîner.

Ceux qui défendent la réforme pétrolière au Mexique affirment qu’elle permettra au pays de suivre l’exemple de la Norvège, dont la population a bénéficié des fruits de la production pétrolière dans un contexte impliquant une large participation du secteur privé (6). Mais ce dénouement dépend autant du contexte politique que des réalités économiques. En l’absence d’un Etat fort et animé d’une volonté claire de serrer la vis aux multinationales, une ouverture pétrolière entraînerait probablement de graves problèmes de gouvernabilité et une stagnation économique.

Paradoxalement, c’est le pays qui a montré l’exemple au reste du monde en 1910 avec la première révolution véritablement sociale du XXe siècle qui reste aujourd’hui en retrait de la tendance latino-américaine de revitalisation démocratique avec une « vague rose » de gouvernements décidés à engager une transformation sociale, en Equateur, en Uruguay, en Bolivie, au Venezuela, voire au Brésil ou en Argentine. Au Mexique, le retour au pouvoir du PRI semble, au contraire, annoncer le démantèlement accéléré des conquêtes sociales du siècle dernier. Cependant, bien que la privatisation pétrolière marque la fin d’une époque historique, elle pourrait aussi, comme la chouette de Minerve, signifier le début d’une renaissance sociale, qui permettrait finalement au peuple mexicain d’unir ses forces avec ses frères et sœurs latino-américains dans la transformation politique de l’ensemble du continent américain.

John Mill Ackerman

Chercheur à l’Institut de recherches juridiques de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et directeur de rédaction de la Mexican Law Review.
Source : Le Monde Diplomatique mars 2014
Voir aussi : Rubrique Amérique Latine, Mexique, Rubrique International,

 

Le Venezuela a déployé ses troupes le long de la frontière avec la Colombie

map-colombie-venezuelaLes forces armées vénézuéliennes étaient en position samedi le long de la frontière avec la Colombie après le déploiement ordonné par le président Hugo Chavez, en pleine crise diplomatique entre les deux pays, Bogota accusant le Venezuela d’abriter des guérilleros des Farc. Mais, alors que la tension montait entre les deux voisins, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont proposé vendredi au président élu Juan Manuel Santos, qui succédera officiellement le 7 août à Alvaro Uribe, de dialoguer pour trouver une solution politique au conflit colombien. Vendredi, Hugo Chavez a annoncé le déploiement d’unités d’infanterie et d’aviation à la frontière avec la Colombie, sans néanmoins en préciser les effectifs. Chavez a accusé le président sortant Uribe, avec lequel il entretient depuis des années des relations houleuses, d’être «capable de n’importe quoi dans les jours qui lui restent» au pouvoir. «Cela est devenu une menace de guerre et nous ne voulons pas la guerre», a-t-il ajouté.

Uribe dément

Le gouvernement du président Alvaro Uribe a démenti samedi avoir l’intention de lancer une opération militaire contre le Venezuela. «La Colombie n’a jamais eu l’idée d’attaquer le peuple frère de la République bolivarienne du Venezuela, comme le prétend le président de ce pays, trompant manifestement sa propre patrie», a affirmé un communiqué lu par le porte-parole de la présidence. Ce dernier a précisé que Bogota continuerait à avoir recours «aux voies du droit international» pour empêcher le Venezuela d’héberger des guérilleros. Le président vénézuélien a également menacé de suspendre les livraisons de pétrole aux Etats-Unis si ces derniers soutenaient une attaque de la Colombie contre son pays. Lundi dernier, Chavez avait annulé une visite à Cuba, affirmant que le risque d’une attaque aérienne colombienne n’avait jamais été aussi important.

La Colombie a installé une base aérienne

De son côté, l’armée de l’air colombienne a annoncé vendredi l’installation d’une base aérienne à Yopal, dans l’est de la Colombie, destinée à la surveillance de la zone frontalière avec le Venezuela et au combat contre les rebelles colombiens dans la région. Ce déploiement de troupes survient une semaine après l’annonce par Caracas de la rupture de ses relations diplomatiques avec Bogota, en réponse aux accusations du gouvernement sortant qui affirme que le Venezuela héberge 1.500 guérilleros et des dizaines de camps rebelles colombiens. Une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie sud-américains, jeudi à Quito, n’avait pas permis de rapprocher les deux pays. Le 22 juillet, l’ambassadeur de Colombie auprès de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Hoyos, avait présenté une série de «preuves» (images satellites, coordonnées GPS, photos) de la présence «active» de rebelles colombiens au Venezuela.

Vendredi, le président Chavez a réfuté les accusations de Bogota, affirmant que l’armée vénézuélienne avait inspecté, sans rien trouver, les sites mis en cause par les autorités colombiennes. En Colombie, la guérilla des Farc a ouvert la porte au dialogue, proposant «une fois de plus, de discuter» avec le nouveau gouvernement de Juan Manuel Santos, investi dans une semaine. «Nous sommes toujours attachés à la recherche de solutions politiques. Nous souhaitons que le gouvernement qui va prendre ses fonctions réfléchisse et cesse de mentir au pays», a déclaré Alfonso Cano, principal chef des Farc, dans une vidéo diffusée sur le blog de la revue Resistancia, présentée comme un organe de diffusion de la guérilla. Les Farc, qui sont actives sur près de 50% du territoire colombien, compteraient entre 7.500 et 10.000 combattants.

AFP

Voir aussi : Rubrique Colombie Le dauphin d’Uribe élu président,

Total accusé de «complicité d’assassinats et de travail forcé» en Birmanie

Le siège de Total à la Défense. Photo AFP

Le siège de Total à la Défense. Photo AFP

Dans un rapport que «Libération» a pu consulter en avant-première, l’ONG EarthRights International publie de nouveaux éléments montrant des violations massives des droits de l’homme dans la zone exploitée par le pétrolier français.

Exécutions, travail forcé, expropriations et soutien financier à la junte, les nouvelles accusations portées à l’encontre de Total en Birmanie sont sévères. Dans un rapport publié ce matin que Libération s’est procuré, l’ONG américano-thaïlandaise Earth Rights International (ERI) accuse le géant pétrolier français et ses partenaires américain (Chevron) et thaïlandais de «complicité d’assassinats ciblés, de travail forcé».

ERI écrit également que le gisement gazier de Yadana, géré par ces compagnies pétrolières dans le sud du pays, demeure la «principale source de revenus d’une dictature militaire notoirement répressive». Et, comme elle l’a déjà fait en avril, appelle les compagnies à une plus grande transparence (lire ici).

Ces accusations ne sont pas nouvelles. En septembre dernier, ERI publiait deux rapports accablants pour Total (lire ici) montrant, chiffres et témoignages à l’appui, comment le groupe pétrolier entretenait des liens très troubles avec le régime birman.

«Charte éthique» et «éliminations ciblées»

Mais dix mois plus tard, ERI ne constate pas franchement d’améliorations. Pis, dans son dernier document, l’ONG détaille de nouvelles violations des droits de l’homme et révèle que l’exploitation de Yadana par Total et ses partenaires a «généré plus de 9 milliards de dollars (7,17 milliards d’euros, ndlr) en Birmanie depuis 1998». Ces accusations montre à nouveau le grand écart auquel se livre Total en Birmanie: elle brandit sa «charte éthique» et cite les droits sociaux et des droits de l’homme qui ne sont pourtant guère appliqués sur le terrain. Contacté vendredi, le groupe pétrolier français n’a pas souhaité s’exprimer avant d’avoir lu les 49 pages de l’enquête.

Ces douze derniers mois, ERI a rassemblé plusieurs témoignages dans la zone du pipeline de Yadana. L’un d’eux rapporte l’exécution de deux hommes de l’ethnie Mon, dans le village Ahlersakan. Ces «éliminations ciblées», selon EarthRights International, auraient été commandités par «l’officier Balay (aka) Nyi Nyi Soe du bataillon 282 spécialement chargé de la sécurité du personnel des compagnies pétrolières et du gazoduc».

Total et Chevron ont confié leur sécurité et celle de leurs installations à l’armée birmane. Pas moins de 14 bataillons seraient déployés dans la région de Tenasserim où est installé le gisement et le pipeline reliant la mer d’Andaman à la Thaïlande. Là, dans un corridor long de 60 km, vivent près de 50.000 personnes. C’est dans cette zone que les villageois sont forcés à s’entraîner pour aider l’armée à sécuriser les lieux. Des témoins indiquent que certains entraînements obligatoires ont duré tout le mois de février et qu’ils devaient financer de leur poche les opérations.

«Total nous a payé chacun»

D’autres villageois ont précisé des cas de travail forcé, une accusation récurrente pour Total qui s’est pourtant engagé à lutter contre ce fléau en collaborant avec l’Organisation internationale du travail. ERI avance qu’«entre fin 2009 et début 2010», des soldats en nombre ont réquisitionné des habitants pour «porter des charges, servir de guide dans la jungle, creuser des tranchées, dans les villages de Zinba, Kaleingaung, Michaunglaung, etc.»

Plus grave, il semble même que Total ait été informé d’au moins un cas de travail forcé. Un villageois de Zinba raconte: «A la fin de l’année 2009, j’ai dû aller nettoyer le campement du bataillon 410. Notre chef de village nous a demandé de couper la pelouse pour les soldats. Plus tard, Total est venu et nous a payés 3000 Kyat (2,40 euros environ) chacun pour avoir taillé de l’herbe avec nos engins.»

Dans la seconde partie du rapport, EarthRights International revient sur les revenus dégagés dans le projet Yadana. Grâce à de nouveaux documents, ERI va plus loin que l’année dernière et estime que les compagnies pétrolières auraient généré quelque 9,031 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros). Sur cette somme, 1,679 milliard de dollars (1,33 milliard d’euros) auraient payé «les coûts de développement et de fonctionnement». Les généraux birmans auraient perçu 4,599 milliards de dollars (3,65 milliards d’euros). Une bonne part de cette somme serait sur des comptes de deux banques offshore: Overseas Chinese Banking Corporation (OCBC) et DBS Group à Singapour. Matthew Smith croit savoir qu’une part de ces «fonds est conservée sur des comptes privées de personnes physiques» afin d’échapper à l’attention des listes de sanctions internationales.

En 2009, ERI écrivait que «Yadana a été un élément décisif permettant au régime militaire birman d’être financièrement solvable». Autrement dit, il a pu «à la fois ignorer la pression des gouvernements occidentaux et refuser au peuple birman toute demande démocratique». Cette année, l’ONG avance que ces fonds pourraient «servir à des fins diverses, comme l’acquisition illégale de technologies nucléaires ou d’armes balistiques». Mais, même en reprenant des informations publiées en juin sur les intentions nucléaires de la Birmanie, le rapport n’apporte aucun nouvel élément de preuve sur cette question.

Voir aussi : On line Nouvelles accusationn contre Total en Birmanie, le site EarthRights en anglais

L’Arabie saoudite, l’Angola et l’Iran restent les trois plus grands fournisseurs de pétrole de la Chine

L’Arabie saoudite, l’Angola et l’Iran sont restés en 2009 les trois plus grands fournisseurs de pétrole de la Chine et les importations en provenance de ces trois pays ont représenté 47,7% du total de celles de la Chine, a indiqué mercredi l’Administration générale des douanes (AGD). En 2009, la Chine a importé 41,86 millions de tonnes d’Arabie saoudite, 32,17 millions de tonnes d’Angola et 23,15 millions de tonnes d’Iran, soit des hausses respectives de 15,1%, 7,6% et 8,6% par rapport à l’année précédente, a précisé l’AGD.

La Chine a importé 204 millions de tonnes de pétrole brut l’année dernière, en hausse de 13,9% sur 2008, avec un prix moyen de 438 dollars la tonne. Ces importations ont coûté à la Chine 89,26 milliards de dollars, soit une baisse de 31% en glissement annuel, grâce à la chute des prix de l’or noir. Selon les statistiques de l’AGD, les importations en provenance d’Arabie saoudite, le plus grand fournisseur de pétrole de la Chine, ont représenté 20,5% du total des importations pétrolières chinoises en 2009, suivies par celles en provenance d’Angola (15,8%) et d’Iran (11,3%).

Parmi les autres fournisseurs de la Chine, ont figuré notamment la Russie, Oman et le Soudan. L’AGD a attribué la hausse de la demande de pétrole de la Chine à l’industrialisation, à l’urbanisation et à l’augmentation du nombre des voitures individuelles. La Chine est de plus en plus dépendante de ses importations de pétrole. En 2009, ces dernières ont représenté 52% du total de la consommation du pays, alors que la production domestique de pétrole de la Chine était d’environ 189,5 millions de tonnes.