Nova 10 CD 115 titres sans pub !

454326327_640

Nova nous sort son coffret, un intense travail de défrichage musical où la forme rejoint le fond. Ce n’est pas le premier coffret Nova, mais celui-ci est façonné comme un luxueux livre de recettes. Haute Musique est bien un objet de gourmandise autant que de convoitise. En 10 CD, les artisans du Grand Mix, Max Guiguet et Emile Omar, brossent un panorama sonore remarquablement circonstancié des mois écoulés, truffé de subtiles incursions entre les immortels et les horizons plus lointains. Reste le présent avec les découvertes du moment qui ne livrent leur nectar qu’au bout de plusieurs écoutes. Ce petit accordéon, orange claquant, se fait une haute idée de la musique, et poursuit la politique fouineuse, curieuse, sans préjugés ni chronologie menée par Radio Nova. Une reprise des Philistins, de Brassens par un Suédois, Olle Nyman, mais aussi Frank Ocean, Charles Mingus, SBTRKT, J. P. Nataf ou Patrick Watson… Bref, un très beau travail qu’il serait désastreux de ne pas soutenir, d’autant que le prix de 50 euros est très raisonnable pour plus de 10 heures de musique, 10 CD et 115 titres. Laissez-vous surprendre.

Voir aussi : Rubrique Musique,

Brassens maître de la world

Compile. « Echos du monde » le poète chanteur essaime à travers le monde.

Où l’on découvre qu’en dépit de conditions climatiques détestables, les amoureux nippon se bécotent sur les bancs publics, qu’à Cuba comme à Sète on songe avec la même envie aux passantes aperçues au détour d’un chemin… Où l’on constate que la mauvaise réputation peut vous coller à la peau de Panam à la Réunion. Brassens, Echos du monde * nous fait traverser les frontières et les époques en compagnie de l’artiste.

L’éclectisme de cette compile procure beaucoup de plaisir, poétique et moqueur. Les mots de Georges passe de bouche en bouche, Nina Simone, Danyel Waro, Carina Iglecias… on les retrouvent dans la clarinette de Sydney Bechet, ou dans la version trash des impénitents Tueurs de la lune de miel. Du rétro à l’electro, passée à la moulinette de la grande sono mondiale, l’œuvre universelle offre à la jeune génération, l’occasion d’y accéder. Conçu par Emile Omar, programmateur de Radio Nova, le CD se présente sous forme d’un digipack où est inséré une affiche, dont est inspiré la pochette, illustrée par Lewis Heriz.

On n’a pas fini de disserter savamment sur le sens d’une œuvre qui a marquée le XXe siècle. Ce disque propose une simple contribution, juste  un bout d’histoire musicale « pour donner envie aux néophytes de  passer  la barrière en se replongeant dans l’œuvre incroyable de Brassens, et notamment de ses textes. »

Quand l’on sait mourir pour des idées, on la trouve  excellente celle de cette compilation qui rappelle l’envergure internationale du bonhomme trente ans après sa mort. On aurait pu mourir de ne l’avoir pas eue cette galette, alors quand on la tient, on y plonge, heureux comme Ulysse.

Jean-Marie Dinh

Brassens, Echos du Monde, Fanon Records, distribué par l’autre distribution. Présentation de l’album aujourd’hui à 18h Hôtel de Paris à Sète.

Voir aussi : Rubrique Musique, carton plein de sons, rubrique Poésie,