Maroc : même sans Zefzafi, le « Hirak » du Rif se poursuit

Crédit: Y. Toumi

Crédit: Y. Toumi

La situation reste tendue dans le Rif marocain. Malgré le vaste coup de filet des forces de sécurité marocaines ayant conduit à l’arrestation de plusieurs militants du mouvement de protestation dont Nasser Zefzafi, leader de la contestation, les manifestations ne se sont pas pour autant arrêtées. Au contraire, elles se sont propagées vers d’autres villes.

Lundi, près de 3000 manifestants ont marché dans les rues de la ville d’Al Hoceima, capitale de la contestation, pour réclamer la libération de Nasser Zefzafi et ses 30 codétenus, selon Telquel. Certains manifestants ont défilé avec des portraits de celui qui est devenu durant les trois derniers jours l’homme le plus recherché du royaume. Sur ces portraits étaient inscrits : « Nous sommes tous Zefzafi ».

Outre la libération de Zefzafi, les protestataires rifains ont maintenu leurs principales revendications socio-économiques et culturelles. Même son de cloche dans les villes rifaines de Nador, Atroukoute et Imzouren où des manifestations ont été organisées, toujours selon Telquel.

Les manifestations de soutien se sont propagées à d’autres villes marocaines. À Tanger, dans l’extrême nord du royaume, une imposante marche nocturne a été organisée, dimanche 28 mai, en soutien aux protestataires du Rif. Les manifestants, qui ont également dénoncé la politique du makhzen, ont été dispersés par la police.

L’escalade de vendredi dernier a fait réagir les responsables locaux de deux partis de la majorité,  le Parti de la justice et du développement (PJD, premier parti du Maroc dont est issu le Premier ministre) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP). En effet, les sections locales de ces deux partis, ainsi que celle du parti nationaliste Al Istiqlal, ont demandé la libération des personnes arrêtées et la fin du-tout sécuritaire dans le Rif, selon Medias24.

Les bureaux locaux des trois formations politiques ont également critiqué le prêche du vendredi à l’origine de l’intervention de Nasser Zefzafi dans une mosquée d’Al Hoceima et les incidents qui ont éclaté par la suite, rapporte Yabiladi.

Pour ces partis, « la responsabilité » de la situation actuelle incombe à l’État marocain qui a œuvré à « la dépréciation du rôle des partis nationalistes et la prévarication de la vie politique dans la province ». Selon Yabiladi, les trois partis ont fait référence à la première position qu’occupe le Parti authenticité et modernité (PAM), une formation fondée par Fouad Ali El Himma, un ami très proche du roi Mohamed VI, dans la région du Rif.

Les sections locales des trois formations ont également critiqué le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dont l’action pourrait « mener la région et le pays vers l’inconnu ».

Nacereddine Benkharef

Source TSA 30/05/2017

 

MAROC : NASSER ZAFZAFI ARRETE, NUIT DEBOUT DANS PLUSIEURS VILLES MAROCAINES

Le leader du mouvement de protestation rifain, Nasser Zefzafi, a été arrêté ce lundi par la police marocaine, rapporte Telquel citant le ministère marocain de l’Intérieur. « Zefzafi a été arrêté », a annoncé quelque temps avant une source marocaine à l’AFP.

Vendredi, le procureur du roi avait émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Zefzafi. Officiellement, le leader de la contestation populaire qui secoure le Rif depuis plus de six mois est accusé d’avoir interrompu un prêche dans une mosquée d’Al Hoceima. Mais son arrestation est surtout une confirmation du choix de la méthode forte pour mettre fin à la contestation populaire.

L’arrestation de Zefzafi intervient alors que des rassemblements nocturnes ont été organisés, dimanche 28 mai, dans plusieurs villes marocaines en solidarité avec le mouvement du Rif.  Selon Telquel, des sit-in ont eu lieu à Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech, Nador, Al Hoceima et M’diq.

À Casablanca, capitale économique et plus grande ville du royaume, une centaine de personnes se sont réunies à la place des Nations unies pour réclamer la libération des militants arrêtés à Al Hoceima, d’après le même média.

À Al Hoceima, épicentre de la protestation rifaine, les manifestants sont sortis pour la première fois sans le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, pour demander la libération des personnes inculpées depuis vendredi dernier. Ils ont également assuré de maintenir leur mouvement tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites.

La solidarité avec le mouvement de protestation rifain a dépassé les frontières du royaume. Hier dimanche, des dizaines de ressortissants marocains se sont rassemblés à Paris, à l’appel du « Comité de soutien au mouvement rifain Île de France », pour réclamer la libération de tous les détenus, selonYabiladi.

Avant Paris, c’était la capitale néerlandaise, La Haye, où des solidaires du mouvement rifain ont manifesté.

Depuis vendredi 26 mai, une situation de haute tension, marquée parfois par des heurts avec les forces de l’ordre, règne dans la région du Rif après l’arrestation de plusieurs activistes.

Nacereddine Benkharef

Source TSA 29/05/2017

Voir aussi : Actualité Internationale, Rubrique Méditerranée, Maroc,On line  Maroc : Rabat cherche à décapiter la rébellion du Rif, Rubrique Politique, société civile, rubrique Société, Mouvements sociaux,