Loi travail : échec de la motion de censure de gauche

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Les députés socialistes « frondeurs » n’ont pas réussi, mercredi 11 mai, à rassembler assez de signatures pour déposer une motion de censure de gauche contre le gouvernement : seuls 56 députés, sur les 58 nécessaires, se sont ralliés à ce projet.

Vingt-huit députés socialistes ou apparentés ont signé le document, dont les anciens ministres Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et Thomas Thévenoud. La motion, lancée par le Front de gauche, a également été signée par dix écologistes de la sensibilité de Cécile Duflot, ainsi que par deux élus MRC et le député centriste Jean Lassalle. Ils y dénonçaient un projet de loi qui « comporte un risque grave d’atteintes aux droits des salariés et à notre modèle social » et accusaient le gouvernement de « bafouer » les droits du Parlement

Une seule motion de censure sera donc discutée jeudi après-midi à l’Assemblée, celle déposée dès mardi par Les Républicains et l’UDI.

Risque d’exclusion du Parti socialiste

« Il s’est passé quelque chose de grave, ce n’est pas anodin. L’intention de censurer le gouvernement n’est pas une intention banale », a réagi le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, interrogé sur l’échec, à deux voix près, de la motion de gauche. M. Le Roux n’a cependant rien voulu dire sur d’éventuelles sanctions contre les socialistes qui ont signé le texte. Plus tôt, il avait averti les frondeurs que « c’est une ligne rouge que de déposer ou voter une censure contre le gouvernement » et qu’un tel comportement entraînerait une exclusion du groupe et du Parti socialiste.

« C’est [aux frondeurs] de sortir [du PS] » et « ils ne le font pas, c’est un manque de courage patent et de responsabilité », a dénoncé de son côté un porte-parole du groupe PS, Hugues Fourage, proche du premier ministre. Invité mercredi de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP, le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a pour sa part fustigé l’état d’esprit « assez nihiliste » des frondeurs, dénonçant un jeu « un peu délétère qui affaiblit la gauche qui n’a pas besoin de ça en ce moment. »

Les frondeurs ont exclu de voter la motion de la droite, tout comme les écologistes, qui n’a guère de chance d’être adoptée. Les députés du Front de gauche ont en revanche fait savoir qu’ils apporteraient leur voix au texte de droite, comme ils l’avaient déjà fait en 2015 au moment de la loi Macron. Pour être adoptée, une motion de censure doit réunir la majorité absolue des suffrages des députés, soit 288 voix sur 574 (trois sièges sont actuellement vacants).

Dans ce contexte, de nouvelles manifestations sont prévues aujourd’hui à l’appel des sept syndicats opposés à la réforme du Code du Travail tandis que deux nouvelles journées de grève et de manifestations sont annoncées pour les 17 et 19 mai.

Source : Le Monde AFP, Reuter: 11/05/2016

Voir aussi : Actualité France, Rubrique Politique, La liste des signataires, rubrique Document, On line, Loi travail : la motion de censure a-t-elle des chances de passer ?