Frêche sereinement contre la « politicaillerie » parisienne

freche20091221Le président de Région en appelle à un nouveau serment du Jeu de Paume dans une tribune libre de l’hebdomadaire Marianne.

Depuis les dernières élections régionales, les médias nationaux s’intéressent aux joutes politiques du Languedoc-Roussillon. Un intérêt qui tient sans doute moins au destin collectif de sa population qu’à la posture occupée par les acteurs dans la perspective de 2012. Après la tribune d’Hélène Mandroux dans Le Monde, c’est au tour de Georges Frêche de prendre la plume.

Dans l’hebdomadaire Marianne de cette semaine, le président du Languedoc-Roussillon dénonce le faussé entre les élites parisiennes engluées dans la médiacratie et la « politicaillerie » et le petit peuple.  «  La France étouffe. Elle ressemble à un Titanic où, côté VIP, on se demande, que peut on dire ?, pendant que, dans les soutes, on crie : que peut on faire pour nous ?

Dans un lexique entre Sénèque et Jaurès, Georges Frêche choisit son vocabulaire pour poser un constat distancié. Aucune référence directe au maire de Montpellier, ni à la première secrétaire du PS, ou à la politique du gouvernement Fillon. Il met en exergue « l’absence de débouché politique » face au « ressenti social ». Rejetant l’idée d’un quelconque complot comme l’image de la main invisible du marché, l’homme fort du Languedoc-Roussillon plaide pour un retour de l’action politique. « L’information continue, le « présentisme » à tous crins, la fausse interactivité, a broyé le temps politique. Il faut répondre vite, penser vite, agir vite, réagir vite. Mais la fast démocratie n’existe pas. »

Pour Georges Frêche, Le malaise social se double d’une fracture territoriale. « La question sociale est de retour. » Et le président de faire l’éloge des élus de province : « Comme on pouvait le dire autrefois du tiers état, ils connaissent mieux que quiconque cette réalité qu’ils se coltinent quotidiennement (…) Ce sont eux qui gardent le cap au beau milieu de la tempête.  Il est temps de les réunir, urgent de les écouter (…) il est l’heure de se retrouver pour un nouveau serment du Jeu de Paume. » Reste à savoir comment la mission de dialogue et de rénovation mise en place par le Bureau National du PS pour enquêter sur les fédérations socialistes du L.R appréciera l’abolition de la féodalité !

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Politique locale, Démocratie de quartier,, Mandroux et le village Gaulois,Pourquoi la gauche doit rompre avec Georges Frêche,rubrique Livre : Frêche L’empire de l’influence,