Keith Haring parcours fulgurant

IMG_3679« ll était le premier artiste public véritable au sens complet du terme, et son art et sa vie ont changé notre conception de l’art et de la vie au XXe siècle. »

Andy Warhol

 

Né en 1958 à Pittsburgh, Keith Haring découvre le dessin à l’âge de quatre ans. Il ne cessera de dessiner en s’inspirant de cartoons de Walt Disney et de comics de Batman alors qu’adolescent, il écoute en boucle Led Zeppelin, Aerosmith, Grateful Dead.

Après trois années passées dans la Visual Arts School de Pittsburgh, en 1978, il s’installe à New York pour poursuivre ses études. La nuit, comme les graffeurs Futura 2000 et Jean-Michel Basquiat dont il se lie d’amitié, Keith Haring s’enferme dans le métro pour couvrir de dessins et peintures les panneaux d’affichage et les rames de métro. Dès 1980, il participe à la première exposition consacrée au Street art au Club 57. S’enchaînent les expositions dans le monde entier et des fresques murales dans le métro de New York qu’il décide en 1986 de ne plus réaliser, lassé d’être arrêté pour acte de vandalisme urbain par les policiers dont certains connaissent et apprécient son oeuvre.

Jean-Michel Basquiat lui a présenté Andy Warhol, comme lui natif de Pittsburgh, qu’il nomme amicalement Andy Mouse. Malgré son exposition en 1984 à la célèbre galerie Leo Castelli qui avait présenté l’avant garde américaine des années cinquante et le Pop art, Keith Haring préfère suivre l’exemple de la Factory de Warhol en ouvrant sa boutique d’objets dérivés Pop Shop au 292 Lafayette Street ; ses amies Madona et Grace Jones en sont les marraines de ce lieu inédit où l’artiste ne se soucie que de la démocratisation de son art.

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C’est lors d’un voyage au Japon qu’il apprend la mort par overdose de son ami J.M. Basquiat le 12 aout 1988. Dans l’avion, il remarque que sa peau est constellée de taches qu’il associe immédiatement au virus du sida. Il lui reste deux ans à vivre qu’il consacre à réaliser des commandes publiques monumentales, des sculptures et des fresques murales dont la célèbre « The Crak is Wack » sur un terrain de handball pour sensibiliser les adolescents de plus en plus addicts aux drogues de synthèse. Il crée la Keith Haring Foundation dont l’objectif est de venir en aide aux enfants et de soutenir les organisations qui luttent contre le sida. Des oeuvres caritatives sont crées aux quatre coins de la planète en dénonçant le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination. Avec frénésie, jusqu’à son dernier souffle, l’artiste réalise des oeuvres avec des enfants à l’hôpital Necker de Paris, des orphelinats à New York, ou pour le Centième anniversaire de la Statue de la Liberté. Il meurt en février 1990, tout juste âgé de 31 ans.

Keith Haring (1958-1986) Parcours fulgurant

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Collection Lambert à Avignon jusqu’au 5 novembre

Source Collection Lambert

Voir aussi :   Rubrique Art, rubrique Exposition, cosmologie Kiefer et autres éclats de perles, On Line the Keith Haring Foundation

La cosmologie Kiefer et autres éclats de perles

Anselm Kiefer. La Vie secrète des plantes

Anselm Kiefer. La Vie secrète des plantes

Collections
Durant l’été, la collection Lambert propose quatre expositions ambitieuses  qui investissent tous les champs de la scène artistique

Le musée d’art contemporain d’Avignon poursuit son partenariat avec de grandes collections privées et les institutions nationales et internationales.

Avec Je te pardonne, organisée avec l’Association Leila Alaoui et la Galleria Continua on retrouve le travail de la photographe et vidéaste marocaine Leila Alaoui décédée à l’âge de 34 ans lors des attaques terroristes de Ouagadougou. Une approche sensible et respectueuse des identités émane de ce travail que révèle sa série Les Marocains au travers desquelles l’artiste dresse le portrait majestueux des différentes communautés de son pays.

L’éclectique Collection Agnès B
Le Directeur de la collection, Éric Mézil a opéré une sélection parmi les oeuvres de la Collection agnès b accumulées sur trois décennies. Un voyage dans le temps,  qui évoque, l’amour, les rêveries, , le cinéma expérimental, l’adolescence, la modernité et l’ouverture. Ce parcours éclectique dessine un portrait en creux de la styliste mécène. Il révèle sa passion pour la musique, l’Afrique et les avant-gardistes avec des œuvres de Cheri Samba,  Seidou Kaïta ou Malik Sidibé, comme son goût certain pour franchir les frontières établies.

Keith Haring père du Street art
Autre grand moment, qui vaut à lui seul le déplacement, l’exposition consacrée à Keith Haring. A travers 30 peintures, dessins, objets et sculpture monumentale, est raconté le parcours fulgurants (1958-1986 de l’artiste précurseur du Street art américain. En résonance avec l’exposition au sous-sol où sont exposées des oeuvres de Jean-Michel Basquiat, Robert Mapplethorpe, Andy Wahrol et Patty Smith.

On vous conseil de finir la visite avec les dix toiles grand format de l’artiste Allemand d’Anselm Kiefer. L’exposition, La Vie secrète des plantes organisée dans le cadre du 40e anniversaire du Centre Pompidou, se prête en effet au moment contemplatif qui s’impose après les émotions multiples procurées par cette visite. Et rien ne serait mieux prétendre au rétablissement de notre perception pour affronter le monde, que la minutieuse et mystérieuse cosmologie Kiefer.

JMDH

Collection Lambert, 5, rue Violette, Avignon. Expositions ouvertes  tous les jours de 11h à 19h

Source La Marseillaise 12/08/2017

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