Une année 2018 riche en enjeux pour plusieurs forces politiques dans les Bouches-du-Rhône

Martine Vassal, Loïc Gachon, Stéphane Ravier et Jérémy Bacchi. Photos DR/

Après les bouleversements de 2017 engendrés par la présidentielle et les législatives, l’année qui s’ouvre ne comportera pas d’élection. Congrès, succession, mobilisations, le terrain politique en 2018 n’en sera pas moins animé dans les Bouches-du-Rhône.

 

Martine Vassal (LR), en pôle position pour la métropole.

La présidente LR du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, n’en fait pas mystère : elle vise la présidence de la métropole d’Aix-Marseille-Provence. « Je ne suis pas successeur désigné, je suis candidate à la présidence de la métropole en 2020. Avant cela, Jean-Claude Gaudin est maître du temps », confiait-elle à la Marseillaise à l’automne. Il se pourrait bien qu’il décide de le rester encore un moment. En réponse aux bruits insistants qui le donne sur le départ, le maire de Marseille et président en titre de la métropole, indiquait hier en marge de ses voeux aux cadres de la Ville de Marseille  : « Ce sont des rumeurs, je suis là ». Il n’y a cependant pas de doute sur son souhait de voir Martine Vassal, qui présentera ses voeux à la presse vendredi, lui succéder au Palais du Pharo. Il se plait à affirmer qu’elle « a fait un sans faute » depuis sa conquête du bateau bleu. Secrétaire de la fédération LR au côté de Bruno Gilles qui la préside et que l’on dit promis à la mairie de Marseille, Martine Vassal représente un point d’équilibre pour la droite départementale. En s’appuyant sur la puissance d’investissement du Département, elle a su gagner la sympathie d’élus de tout le territoire. Un atout pour piloter une métropole encore profondément marquée par le clivage Marseille/hors Marseille notamment sur les bancs de la droite où les élus aixois mènent la fronde comme en atteste le débat autour du budget 2018.

Stéphane Ravier (FN), changement d’emballage en vue.

L’année 2017 n’a pas réussi à Stéphane Ravier. Après avoir perdu son pari d’être élu député, il a dû abandonner son siège de maire des 13e et 14e arrondissements de Marseille à sa nièce, Sandrine d’Angio, pour rester sénateur, loi sur le non-cumul des mandats oblige. Et pour couronner le tout, Michel Cataneo, conseiller municipal et métropolitain FN a déposé plainte contre lui, en l’accusant de l’avoir humilié et brutalisé pour le pousser à démissionner de ses mandats. Une sacrée épine dans le pied avant le congrès du FN qui aura lieu en mars. Alors que Marine Le Pen semble décidée à changer le nom du parti hérité de son père, Stéphane Ravier accompagne le mouvement. « Il va y avoir pas mal de changement de nom de structures et d’instances du parti, c’est bien ça fera moins Place du Colonel Fabien », s’amuse-t-il dans le Figaro d’hier en référence aux appellations actuelles des organes de direction : comité central, bureau politique… Une affaire d’emballage marketing et en aucun cas un aggiornamento idéologique. La semaine dernière, il relayait encore sur Twitter des articles de presse et des publications du site d’extrême droite FdeSouche.fr relatant les politiques migratoires d’Israël et du Pakistan en livrant ce commentaire : « Intéressant : cela signifie qu’il est possible de demander à 1 million 600 000 migrants de quitter un pays en 30 jours, ou d’en expulser des dizaines de milliers, avec un peu de volonté politique ! »

 

Loïc Gachon (PS), la gageure de la reconstruction.

Y a-t-il rôle plus ingrat que celui qu’a accepté d’endosser le maire de Vitrolles ? Désigné à l’unanimité du conseil fédéral du PS, coordinateur de la direction départementale, c’est lui qui doit animer la fédération dans l’attente du congrès qui aura lieu en avril. Une tâche rude après l’hécatombe électorale de 2017 mais surtout dans un département où les socialistes sont profondément divisés. Deux groupes à la métropole, deux groupes au département, les clivages entre pro et anti Guérini, pro et anti métropole ne sont toujours pas effacés. Il lui faudra rassembler s’il veut briguer le 29 mars prochain la fonction de premier secrétaire fédéral, délaissée par Jean-David Ciot qui souhaitait intégrer la majorité présidentielle avant d’être battu par une macroniste pur-sucre, Anne-Laurence Petel. Loïc Gachon rencontrera la presse aujourd’hui et devrait expliquer sa méthode.

Jérémy Bacchi (PCF), vers un congrès charnière.

Rendez-vous d’importance aussi pour les communistes et leur nouveau secrétaire départemental en 2018 : un congrès extraordinaire a été convoqué pour novembre après une année électorale difficile. Soutien à Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle sans obtenir d’accord pour les législatives, mauvais résultats électoraux malgré une progression en sièges à l’Assemblée, problèmes d’image, de visibilité, les questions que les communistes ont à traiter sont nombreuses. Dans les Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville a été élu député, cédant la responsabilité de secrétaire départemental à Jérémy Bacchi, 31 ans, syndicaliste, assistant social qui est né et habite les quartiers Nord de Marseille. Militant représentatif du « communisme de nouvelle génération » que le PCF veut donner à voir, il devra préparer le congrès extraordinaire dans un département où Jean-Luc Mélenchon a décidé de s’implanter. Son credo ? « Les idées d’abord ». Il impulsera chaque mois une rencontre-débat pour alimenter la réflexion préparatoire au congrès. Premier rendez-vous ce soir à 18h dans les locaux de la fédération sur le thème « luttes et combat communiste ».

Léo Purguette

La Marseillaise 09/01/2018

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