Italie : fusillade raciste en pleine campagne électorale

picture alliance dpa

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Samedi à Macerata, dans la région des Marches, un homme a tiré 30 coups de feu sur des personnes noires, faisant six blessés, graves pour certains. Lors de son arrestation, le membre du parti Lega Nord a fait le salut fasciste. Un mois avant des législatives que les partis nationalistes et d’extrême droite risquent de remporter, cet attentat revêt une importance particulière.

La disparition du centre politique, un facteur de risque

L’immigration est désormais un thème majeur de la campagne :

«La Lega Nord xénophobe va faire monter les enchères sur les thèmes de la politique migratoire et de la prise en charge des réfugiés. Lors de la dernière participation au pouvoir de la Lega Nord aux côtés du parti de Silvio Berlusconi, la politique de la coalition dans ce domaine portait la signature brutale du petit partenaire. Il n’est pas exclu que l’alliance de centre-droit forme à nouveau un gouvernement début mars, à l’issue des législatives. L’Italie, qui a vu ses grands partis traditionnels se déliter bien avant ceux des autres pays d’Europe de l’Ouest, illustre le pouvoir que peuvent exercer les partis xénophobes si on leur laisse carte blanche et s’il n’y a plus de centre politique. Ils constituent un danger pour la démocratie.»

Source Frankfurter Rundschau 04/02/2018

 

 L’Italie se sent abandonnée par l’Europe

A l’approche de l’échéance électorale, tous les partis exploiteront l’attentat, redoute Delo :

 

«Actuellement, il n’existe aucun parti qui ne soit pas populiste. Certains observateurs redoutent que la fusillade, perpétrée devant un monument aux morts, soit un coup de pouce pour la Lega Nord – une formation comparée en Europe au parti de Marine Le Pen en France. A une époque où une partie croissante de la population, surtout dans la partie sud du pays, souffre de privations, l’Italie cultive le souvenir de temps ‘plus glorieux’. La crise économique et l’arrivée en masse de personnes en provenance d’Afrique rendent les évènements de Macerata d’autant plus inquiétants. Car l’Italie se sent abandonnée, négligée et sous-estimée par l’Europe.»

Source : Delo , quotidien Slovène 05/02/2018