Un obus dans le cœur de Wajdi Mouawad.

Debout face à la mort de sa mère

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Guillaume Séverac-Scmitz. photo dr

La question de l’identité qui est au coeur de l’oeuvre de Wajdi Mouawad se pose dans le spectacle Un Obus dans le coeur, actuellement sur la scène du théâtre des Treize Vents*. L’obus c’est la force de la narration que porte Guillaume Séverac-Scmitz qui interprète et met en scène ce monologue de feu.

Le coeur, c’est ce qui reste et ne parvient pas à brûler avec tout le reste. C’est la force de création de transformation, la pompe infernale qui nous maintient encore debout, semble nous dire l’auteur. La mise en scène frontale s’appuie sur la musique conçue par le metteur en scène. Elle propulse le spectateur au centre de l’action en jouant sur les rythmes qu’alimentent en permanence les flux d’énergie du personnage.

Ceux d’une jeunesse, incontrôlable qui s’affranchit librement du périmètre de la bienséance « Ma mère meurt, elle meurt la salope, et elle ne me fera plus chier. » Une jeunesse qui se cherche, se trompe, s’épuise, mais garde l’oeil vif sur ce qui se passe et s’enrage de la fuite des autres. Il faudrait prendre de la distance, mais quelle distance face à la guerre ? Quelle distance face à sa mère qui meurt là devant nos yeux…

Avec ce texte de Mouawad on est humains en direct et on amasse un peu de cette émotion qui envahit l’espace. De l’éruption de mots à l’intimisme des situation, la pièce s’offre sans temps mort, le répit vient de la création. Au sortir de l’épreuve, la libération se trouve dans l’accomplissement pictural. Envers et contre toute cette merde, juste pour exister.

JMDH

* Théâtre des 13 Vents jusqu’au 9 novembre.

Voir aussi : Rubrique Théâtre,