Un projet industriel pour France 3

Gérard Vallès entre Limousin Poitou Charentes et Grand Sud

Gérard Vallès entre Limousin Poitou Charentes et Grand Sud

L’enjeu de rentrée de la chaîne publique répond moins à la présentation de nouvelles émissions qu’à la stratégie d’harmonisation portée par le directeur de France télévision Patrick de Carolis. C’est-à-dire appliquer à moyens constants, sur l’ensemble du groupe des chaînes publiques, une politique éditoriale visible et cohérente.

Gérard Vallès, le nouveau directeur de France 3 Sud (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), cumule déjà cette responsabilité avec la direction Limousin Poitou-Charentes. Bordeaux devrait s’y rattacher d’ici début janvier dans la perspective de regrouper les 13 pôles actuels en 4 groupes de gouvernance.   » Ce projet éditorial est aussi un projet industriel, précise le super directeur. Comprenez concurrentiel : Nous entendons tenir la dragée haute à TFI et aux autres télés européennes. « 

En théorie, les mesures d’audiences locales (30% sur la tranche 19h-20h contre 23% en moyenne nationale) devraient le permettre. Pour la nouvelle grille, les maîtres mots demeurent ouverture et proximité. Christian Detranchant, le rédacteur en chef du LR, explique la logique paradoxale qui fait que l’émission du matin consacrée à des documentaires locaux est remplacée par des productions en provenance de toutes les régions.  » En allant chercher le bon exemple dans un autre coin du territoire lié à notre proximité, on décentralise en recentralisant.  » De quoi donner du grain à moudre à ceux qui verraient là une simple mesure économique.

La grille 2009/2010 sera moins figée. Les régions qui font la force de la chaîne bénéficieront d’une meilleure flexibilité dans les cases de la programmation avec la PAE (prise d’antenne exceptionnelle).  » Cela offre la capacité de bousculer notre ordonnancement, en fonction de l’événement « , commente Gérard Vallès.

Devant l’imminence de la convergence ordinateur-télé, France 3 entend aussi mettre les bouchées doubles pour satisfaire les internautes. Ils peuvent déjà découvrir une offre unique sur l’interface culture box qui permet de visionner en ligne tous les reportages culturels tournés en France avec des exclus web. Bref, France 3 poursuit sa révolution culturelle !

Jean-Marie Dinh

Voir aussi : Rubrique Médias France 3 la rédaction nationale  rejette le projet éditorial,

Propos hors antenne de Sarkozy: trois journalistes entendus par la police

Trois journalistes convoqués après une plainte de France 3 concernant la diffusion sur internet de propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy, sont arrivés ce matin dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) à Paris pour y être entendus.Augustin Scalbert du site Rue89, Joseph Tual et  Karine Azzopardi de France 3, sont arrivés vers 9H10 devant le siège de la BRDP, accompagnés par une cinquantaine de journalistes venus manifester leur solidarité.
Peu avant, les représentants syndicaux de France Télévisions avaient dénoncé cette convocation « extrêmement grave » et « une tentative de mise au pas des journalistes que nous n’accepterons pas ».  Pierre Haski, directeur du site Rue89, rappelant pour sa part aux manifestants « nous sommes là pour défendre le droit à l’information » et jugeant les images diffusées sur internet d’éléments « parfaitement légitimes et intéressants d’information ».

Les trois journalistes ont été escortés par leurs confrères jusqu’à l’immeuble de la BRDP situé rue du Château des Rentiers (XIIIème) aux cris de « liberté d’information » certains brandissant des cassettes vidéo. Cette convocation fait suite à une plainte déposée le 8 juillet par France 3 pour « vol, recel et contrefaçon » après la diffusion sur internet, en particulier sur Rue89, d’une vidéo montrant Nicolas Sarkozy hors antenne, avant un passage au journal « 19/20 » le 30 juin.

Sur cette vidéo, qui avait été visionnée à plusieurs centaines de milliers de reprises, M. Sarkozy semblait irrité parce qu’un technicien de France 3 ne lui avait pas rendu son salut avant l’interview. Il avait également demandé au journaliste de France 3 Gérard Leclerc combien de temps il était resté « au placard ».

France 3 avait immédiatement lancé une enquête interne et « condamné avec la plus grande fermeté le piratage des images tournées pendant la mise en place de l’édition spéciale du 19/20 ». « Je suis serein, je ne suis ni un voleur, ni un contrefacteur, ni un receleur, je suis un journaliste du service public qui informe le public », a déclaré à son arrivée Joseph Tual.