Comprendre le systeme monétaire pour les nuls.

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 D’ou vient l’argent : quand on se pose la question, on pense que c’est le gouvernement qui fait l’argent. C’est faux. Le gouvernement aujourd’hui ne fait pas d’argent et se plaint continuellement de n’en avoir pas. S’il en faisait on n’aurait pas une dette nationale colossale

Notre niveau de vie, dans un pays où l’argent manque, est réglé non pas par les biens, mais par l’argent dont on dispose pour acheter les biens.

Deux sortes d’argent

L’argent, c’est tout ce qui sert à payer, à acheter; ce qui est accepté par tout le monde dans un pays en échange de choses ou de services.

Actuellement, on a deux sortes d’argent

: de l’argent liquide, fait en métal et en papier; de l’argent de livre, fait en chiffres.

L’argent liquide est le moins important; l’argent de livre est le plus important.

L’argent de livre, c’est le compte de banque.

Toutes les affaires marchent par des comptes de banque.

Avec un compte de banque, on paie et on achète sans se servir d’argent liquide.

On achète avec des chiffres.

J’ai un compte de banque de 40 000 €. J’achète une auto de 10 000 €

. Je paie par chèque.

Le marchand dépose le chèque à sa banque.

Le banquier touche deux comptes: d’abord celui du marchand, qu’il augmente de 10 000 €; puis le mien, qu’il diminue de 10 000 €. Le marchand avait 500 000 €; il a maintenant 510 000 € . Moi, j’avais 40 000 €, il y a maintenant 30 000 € écrit dans mon compte de banque.

L’argent de papier n’a pas bougé pour cela dans le pays. J’ai passé des chiffres au marchand. J’ai payé avec des chiffres. Plus des neuf dixièmes des affaires se règlent comme cela.

C’est l’argent de livres qui est l’argent moderne; c’est le plus abondant

Epargne et emprunt

L’argent de chiffres, comme l’autre, a un commencement.

Puisque l’argent de chiffres est un compte de banque, il commence lorsqu’un compte de banque commence

sans que l’argent diminue nulle part, ni dans un autre compte de banque ni dans aucune poche.

On fait, ou on grossit, un compte de banque de deux manières: l’épargne et l’emprunt.

Le compte d’épargne est une transformation d’argent.

Je porte de l’argent liquide au banquier; il augmente mon compte d’autant.

Je n’ai plus l’argent de poche, j’ai de l’argent de chiffres à ma disposition.

Je puis réobtenir de l’argent de poche, mais en diminuant mon argent de chiffres d’autant. Simple transformation.

Mais nous cherchons ici à savoir où commence l’argent.

Le compte d’épargne, simple transformation, ne nous intéresse donc pas pour le moment.

Le compte d’emprunt est le compte avancé par le banquier à un emprunteur. Je veux établir une manufacture nouvelle.

Il ne me manque que de l’argent. Je vais à une banque et j’emprunte 100 000 €

Va-t-il me passer 100 000 € en papier? Je ne veux pas. Trop dangereux d’abord.

Puis je suis un homme d’affaires qui achète en bien des places différentes et éloignées, au moyen de chèques. C’est un compte de banque de 100 000 € que je veux et qui fera mieux mon affaire.

Le banquier va donc m’avancer un compte de 100 000 €. Il va placer dans mon compte 100 000 €, comme si je les avais apportés à la banque. Mais je ne les ai pas apportés, je suis venu les chercher.

Est-ce un compte d’épargne, fait par moi? Non, c’est un compte d’emprunt bâti par le banquier lui-même, pour moi.

Le fabricant d’argent

Ce compte de 100 000 € n’est pas fait par moi, mais par le banquier.

Comment l’a-t-il fait? L’argent de la banque a-t-il diminué lorsque le banquier m’a prêté 100 000 €? Questionnons le banquier:

— Monsieur le banquier, avez-vous moins d’argent dans votre tiroir après m’avoir prêté 100 000 €?

— Mon tiroir n’est pas touché.

— Les comptes des autres ont-ils diminué?

— Ils sont exactement les mêmes.

— Qu’est-ce qui a diminué dans la banque?

— Rien n’a diminué.

— Pourtant mon compte de banque a augmenté. D’où vient cet argent que vous me prêtez?

— Il vient de nulle part.

— Où était-il quand je suis entré à la banque?

— Il n’existait pas.

— Et maintenant qu’il est dans mon compte, il existe. Alors, il vient de venir au monde?

— Certainement.

— Qui l’a mis au monde, et comment?

— C’est moi, avec ma plume et une goutte d’encre, lorsque j’ai écrit 100 000 € à votre crédit, à votre demande.

— Alors, vous faites l’argent?

— La banque fait l’argent de chiffres, l’argent moderne, qui fait marcher l’autre en faisant marcher les affaires.

Le banquier fabrique l’argent, l’argent de chiffres, lorsqu’il prête des comptes aux emprunteurs, particuliers ou gouvernements. Lorsque je sors de la banque, il y a dans le pays une nouvelle base à chèques qui n’y était pas auparavant. Le total des comptes de banque du pays y est augmenté de 100 000 €. Avec cet argent nouveau, je paie des ouvriers, du matériel, des machines, j’érige ma manufacture. Qui donc fait l’argent nouveau? – Le banquier.

Le destructeur d’argent

Le banquier, et le banquier seul, fait cette sorte d’argent: l’argent d’écriture, l’argent dont dépend la marche des affaires. Mais il ne donne pas l’argent qu’il fait. Il le prête. Il le prête pour un certain temps, après quoi il faut le lui rapporter. Il faut rembourser.

Le banquier réclame de l’intérêt sur cet argent qu’il fait. Dans mon cas, il est probable qu’il va me demander immédiatement 10 000 € d’intérêt. Il va les retenir sur le prêt, et je sortirai de la banque avec un compte net de 90 000 €, ayant signé la promesse de rapporter 100 000 € dans un an.

En construisant mon usine, je vais payer des hommes et des choses, et vider sur le pays mon compte de banque de 90 000 €.

Mais d’ici un an, il faut que je fasse des profits, que je vende plue cher que je paie, de façon à pouvoir, avec mes ventes, me bâtir un autre compte de banque d’au moins 100 000 €.

Au bout de l’année, je vais rembourser, en tirant un chèque sur mon compte accumulé de 100 000 €. Le banquier va me débiter de 100 000 €, donc m’enlever ce 100 000 € que j’ai retiré du pays, et il ne le mettra au compte de personne. Personne ne pourra plus tirer de chèque sur ce 100 000 €. C’est de l’argent mort.

L’emprunt fait naître l’argent. Le remboursement fait mourir l’argent

Et le système est tel que le remboursement doit dépasser l’emprunt; le chiffre des décès doit dépasser le chiffre des naissances; la destruction doit dépasser la fabrication.

Cela paraît impossible, et c’est collectivement impossible. Si je réussis, un autre fait banqueroute; parce que, tous ensemble, nous ne sommes pas capables de rapporter plus d’argent qu’il en a été fait. Le banquier fait le capital, rien que le capital.

Personne ne fait l’intérêt, puisque personne d’autre ne fait l’argent.

Mais le banquier demande quand même capital et intérêt. Un tel système ne peut tenir que moyennant un flot continuel et croissant d’emprunts.

D’où un régime de dettes et la consolidation du pouvoir dominateur de la banque.

La dette publique

Le gouvernement ne fait pas d’argent.

Lorsqu’il ne peut plus taxer ni emprunter des particuliers, par rareté d’argent, il emprunte des banques.

L’opération se passe exactement comme avec moi. La garantie, c’est tout le pays.

La promesse de rembourser, c’est la débenture. Le prêt d’argent, c’est un compte fait par une plume et de l’encre.

Et la population du pays se trouve collectivement endettée pour de la production que, collectivement, elle a faite elle-même! C’est le cas pour la production de guerre. C’est le cas aussi pour la production de paix: routes, ponts, aqueducs, écoles, églises, etc.

Le vice monétaire

La situation se résume à cette chose inconcevable. Tout l’argent qui est en circulation n’y est venu que par la banque. Même l’argent de métal ou de papier ne vient en circulation que s’il est libéré par la banque.

Or la banque ne met l’argent en circulation qu’en le prêtant et en le grevant d’un intérêt. Ce qui veut dire que tout l’argent en circulation est venu de la banque et doit retourner à la banque quelque jour, mais y retourner grossi d’un intérêt.

La banque reste propriétaire de l’argent. Nous n’en sommes que les locataires. S’il yen a qui gardent l’argent plus longtemps, ou même toujours, d’autres sont nécessairement incapables de remplir leurs engagements de remboursements.

Multiplicité des banqueroutes de particuliers et de compagnies, hypothèques sur hypothèques, et croissance continuelle des dettes publiques, sont le fruit naturel d’un tel système.

Source Huffington Post 25/09/2008

Voir aussi : Rubrique Education, rubrique Finance, rubrique Economie, rubrique Société, Consommation, rubrique Histoire, Chronologie économique mondiale XX siècle, Mésopotamiens, qui n’avaient pas de monnaie, pratiquaient le prêt à intérêt, rubrique Rencontre, La voix de Polanyi toujours actuelle ?,

Les dangers cachés derrière la disparition de l’argent cash

2035667Chaque pays a son idée pour relancer la croissance. Le Danemark croit avoir trouvé une astuce de choc en supprimant en quelque sorte le cash de la vie quotidienne. Une bonne idée ?

L’idée des Danois (1), c’est d’autoriser les stations-service, les restaurants et certains commerçants à refuser les paiements en liquide à partir du 1er janvier 2016. Pourquoi ? Parce que moins de paiements en cash signifie moins de personnel de sécurité, moins de transferts de billets en fourgons blindés, moins de braquages et surtout nettement moins de temps passé à rendre la monnaie.

Le cabinet de consulting McKinsey a calculé le coût du cash en circulation. Et le résultat, c’est que pour certains pays, comme la Russie, pour une période comprise entre 2007 et 2011, l’usage du cash aurait coûté 1,1% de croissance à l’économie.

La proposition de loi danoise doit encore passer la rampe du parlement, mais on sait déjà que les hôpitaux, les médecins, les épiceries et les bureaux de poste seront exemptés. En revanche, le risque de fraude électronique risque d’exploser. C’est le cas par exemple de la Suède, pays où le cash a presque totalement disparu, et qui a vu le nombre de fraudes électroniques être multiplié par deux au cours des dix dernières années !

Mais au-delà des fraudes, ce qui inquiète le plus un homme comme Bill Bonner, un économiste américain connu pour ses commentaires acérés, c’est que le recul du cash dans nos sociétés est une volonté générale de beaucoup de gouvernements – officiellement, pour lutter contre le terrorisme, la fraude fiscale, l’économie en noir. Mais en réalité, selon Bill Bonner, derrière ces arguments se cache la volonté d’à terme contrôler les citoyens, et la meilleure manière de s’y prendre c’est de contrôler leur argent. Si ce genre de pratique se répand, les autorités pourront demain couper l’accès à notre argent. Avec des systèmes de reconnaissance faciles, les autorités pourraient identifier n’importe qui dans n’importe quel environnement, dans un café, dans une manifestation ou devant un distributeur de billets. Ensuite, nous dit Bill Bonner, « en quelques clics de souris, les comptes bancaires pourraient être gelés ou confisqués. Le citoyen disparaîtrait en quelques secondes, incapable désormais de participer à la vie publique… forcé de fouiller les poubelles pour survivre. »

Certains trouveront que Bill Bonner exagère. D’autres au contraire se souviennent de leurs cours d’histoire et savent que ce genre de scénario n’est pas impossible. L’histoire récente des comptes bancaires bloqués à Chypre ou l’histoire du ministre des Finances de la Grèce – qui a avoué qu’avec son fameux plan B, il préconisait ni plus ni moins que de pirater les comptes bancaires des citoyens – ces deux cas d’actualité montrent qu’en cas de crise, tout est possible, absolument tout. Et donc, les amateurs de liberté savent que le cash en est l’une des expressions, et qu’il faut donc le sauvegarder !

(1) Voir le site américain Quartz et le magazine L’Expansion de juin 2015.

Voir aussi  : Actualité InternationalePolitique Economique, Société, Citoyenneté, Consommation,

«Videz votre compte en banque ! » : l’appel de Cantona monte en puissance

Les banquiers après le krac

34 000 personnes disent, sur Facebook, vouloir participer à ce retrait massif d’argent le 7 décembre. François Baroin juge le mouvement «grotesque et irresponsable»

Va-t-il faire sauter la banque ? Economistes et spécialistes du monde bancaire s’accordent pour dire que l’appel d’ aux Internautes à vider en masse leurs comptes courants relève de l’utopie. Pourtant, le mouvement continue de prendre de l’ampleur sur Internet. 19 000 le 27 novembre, 30 000 le 2 décembre, plus de 34 500 le 4 décembre. Le nombre de personnes qui ont proclamé leur «participation» sur Facebook au mouvement initié par l’ancienne star du ballon rond ne cesse d’enfler.

Sur la page du réseau social intitulée «Révolution! Le 7 décembre on va tous retirer notre argent des banques», l’appel de l’ancien de est relayé en ces termes : « Parce que visiblement aujourd’hui manifester ne sert plus à rien pour se faire entendre de nos élites dirigeantes et que le pouvoir est tenu par les banques, allons tous d’un seul homme retirer notre argent des banques et fermer nos comptes épargne et pension le 7 décembre 2010».

cantonaL’appel de Cantona, relayé sur la toile, peut-il vraiment inquiéter les géants bancaires ? Jeudi, certains sont sortis de leur réserve comme le directeur général de BNP Paribas, Baudoin prot, qui affirmait «mal fondé» sur le plan bancaire cet appel. Le président de la Fédération bancaire française (FBF), François Pérol, a pour sa part expliqué ne pas croire que l’appel «traduise un malaise» des Français, mais estime qu’il «ne rend service à personne».C’est le 6 octobre dernier, dans un entretien au quotidien Presse-Océan, qu’Eric le Rouge avait prôné une «révolution». Le principe : une déferlante de retraits massifs dans les banques. Le résultat : faire en sorte que «le système s’écroule», expliquait Cantona. Jeudi, dans un entretien au journal Libération, l’ex footballeur était clair : «Le 7 décembre, je serai à la banque». «Le système tient par les banques, il doit être détruit par les banques. Et si 20 millions de personnes retirent leur argent, tout s’écroule. C’est une révolution sans armes, ni sang», rajoutait l’acteur, bien décidé à ne pas laisser passer ce casse du siècle.

Du côté des politiques, chacun tente un appel au calme. , Ministre de l’économie tentait mercredi un tâcle, rappelant que si Cantona était un «immense footballeur», il n’était pas…banquier. Ce samedi, François Baroin lui a même adressé un carton rouge : «C’est grotesque et irresponsable. Cantona en conseiller financier, ce n’est pas très sérieux (…) A chacun son métier, et les vaches seront bien gardées!», a brocardé le ministre du Budget dans une interview à France-Soir.

Reste que 99% des Français possèdent un compte en banque et que Cantona profite d’une cote de popularité inébranlable. Si les «participants» Facebook se donnent réellement rendez-vous, cela risque de causer des désagréments dans les agences bancaires… mais pas de quoi renverser un système fort de ses 40 000 agences et 53 000 distributeurs de billets.

Le Parisien

Un appel « Mal fondé » et « insécuritaire » pour Directeur général de BNP Paribas…

Le directeur général de BNP Paribas, Baudoin Prot, a jugé jeudi l’appel de l’ex-footballeur à retirer son argent des banques « mal fondé » et « insécuritaire ». M. Prot a indiqué respecter le « grand sportif et son souci de s’intéresser aux questions de pauvreté », mais a affirmé que « sur le plan bancaire », cet appel était « typiquement mal fondé ». « La recommandation de retirer les dépôts est totalement insécuritaire » tout en étant « complètement contraire à ce qui peut assurer le fonctionnement de l’économie », a-t-il ajouté.

Le directeur général de BNP Paribas s’exprimait lors du lancement du « Concept Store » à Paris, un nouveau format d’agence lancé par la banque. M. Prot a souligné que les 400.000 salariés du secteur en France « méritent davantage de reconnaissance que cet appel », rappelant que « les banques françaises sont au service de toutes les clientèles ». En outre, a-t-il dit, « les banques françaises n’ont aucunement contribué aux origines de la crise » et les aides de l’Etat de l’époque n’ont rien « coûté aux contribuables ».

Dans une vidéo sur internet, l’ancien joueur vedette de affirme que « s’il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s’écroule », jugeant que « la révolution se fait par les banques ». Cet appel a donné des idées à des internautes qui ont créé une page sur Facebook sur laquelle plus de 27.000 personnes affirment vouloir participer à l’événement spécialement créé: « Révolution! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques ».
M. Prot a affirmé qu’il n’avait mis en place aucune « campagne » ou « action particulière », pour cette échéance.

S’exprimant sur cette affaire sur RMC, le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement François Baroin a jugé de son côté que « ce serait comique si ce n’était tragique », jugeant cet appel « pas sérieux ». « C’est un très bel avant-centre. Il n’a pas fait la Coupe du monde (1998, ndlr). Il n’a pas été sélectionné par Aimé Jacquet (sélectionneur de l’ à l’époque, ndlr). Il y a sûrement des raisons à cela », a dit M. Baroin.

AFP

A gauche les politiques prennent leur distance

Mélenchon sur France Info. Selon lui, ce n’est pas « la bonne stratégie ».Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) se sont démarqués vendredi de l’appel de Cantona à retirer massivement l’argent des banques le 7 décembre, estimant que provoquer la faillite du système bancaire n’était pas la bonne solution. « Je ne sais pas si on gagnerait quelque chose à une faillite générale et instantanée du système. Je me représente la chose autrement, avec des élections, avec des programmes », a déclaré M. « En même temps, je ne perds pas de vue que Cantona se moque de tout le monde, et il a bien raison », a toutefois ajouté le leader du Parti de gauche. « Il montre que ce système est un tigre de papier » qui « ne marche que par la peur que nous avons de lui et la soumission des gouvernements aux banquiers ».

Pour Nathalie Arthaud (LO), la solution pour empêcher les banquiers de « nuire » serait plutôt de les « mettre sous contrôle » en les expropriant. « Le problème c’est que les banques, on en a besoin, elles sont utiles », a-t-elle fait valoir sur LCI. « Mais par contre les banquiers qui transforment les salles de banque en casino, eux on doit le leur interdire. Et c’est pour ça que nous, nous sommes pour l’expropriation des banques, pour qu’elles soient fusionnées en une seule » afin de les mettre « véritablement au service de la population et de l’économie », a expliqué la porte-parole du parti trotskiste.

Mercredi, avait jugé « séduisant » l’appel d’mais pour le porte-parole du NPA, « s’attaquer aux banques n’est qu’une partie du problème » et « la réalité, c’est que beaucoup de ceux qui rêveraient de le faire n’ont plus forcément de l’argent sur leur compte en banque ».

Bientôt le grand Krach automatique…

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Ces machines qui spéculent à la vitesse de la lumière

Les journaux  qui ne publient pas les cours de la Bourse font exception. Le Canard enchaîné est de cela, il consacre cette semaine  un instructif article aux supers ordinateurs des salles de marché.  On y apprend que le dévissage  de 9% de la bourse de NY le 6 mai dernier pourrait être dû à un bug informatique.  » Une répétition  de ce qui menace la finance mondiale, pronostique un courtier. Un krach entièrement automatique est aujourd’hui possible. Ce sont les ordinateurs qui ont la main... »

Dans l’univers du toujours plus vite pour gagner plus, les machines remplacent peu à peu les traders. « Au terme d’une série de projections, calculs et traitement des informations, les pros du High Fréquency Trading pondent des stratégies ultra-sophistiquées. Le tout reposant sur des programmes informatiques et des algorithmes qui font appel aux dernières techniques de l’intelligence artificielle. » En jouant sur des écarts infimes de la cote de certaines valeurs d’une place financière à l’autre, il est ainsi possible de gagner beaucoup d’argent en regardant simplement travailler un ordinateur.

Seuls des ordinateurs peuvent rivaliser avec d’autres ordinateurs. C’est sans doute pour cela que les systèmes de contrôle sont eux-mêmes automatisés. Ce pourrait être le prochain scénario de Terminator, quand  les machines s’élancèrent des cendres du feu financier, mais cela semble trop proche de la réalité pour nous faire rêver. Lors du bug New-Yorkais  du 6 mai 2010, les ordis chargés de la bonne marche des échanges ont « disjoncté » et ont, à l’inverse de leur fonction contribué à aggraver la dégringolade. La SEC, l’autorité de contrôle des marché financiers outre-atlantique, s’inquiète désormais de ces pratiques. « Mais comme les montants en jeu sont énormes, le gendarmes de la Bourse américaine se hâte lentement« , précise l’hebdomadaire du mercredi. Selon une récente étude du cabinet Aite Group, le volume traité en High Fréquency Trading atteind 73% du volume total des actions échangées, en 2009, sur les marchés américains. Et constitue la moitié des échanges de produits dérivés.

Les programmes réagissent bien plus vite que les hommes; bonne nouvelle  pour les traders qui ne pourront bientôt plus servir de fusible au système!

Le Vent se lève

Voir aussi : rubrique médias, L’ère des robots-journalistes, rubrique finance L’erreur informatique fait plonger les bourses japonaises, la City zen, Sous pression L’UE, répond aux marchés,


Nouveau coup de froid sur les Bourses européennes

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Un nouveau vent de panique soufflait vendredi 14 mai sur les marchés financiers, touchant en particulier les Bourses et la monnaie unique européennes, les inquiétudes persistantes autour de la zone euro ayant eu raison de l’apaisement apporté par le mégaplan européen adopté dimanche. Cette défiance persistante des marchés, en dépit des efforts déployés toute la semaine par les Européens, a été encore été renforcée par des déclarations et des informations de presse qui ont semé le trouble. Des propos très négatifs envers l’euro de Paul Volcker, le conseiller économique du président américain Barack Obama, allant jusqu’à évoquer sa «désintégration», ont contribué à la chute de la monnaie européenne, selon des analystes. Celle-ci a franchi vendredi la barre des 1,24 dollar, soit son niveau le plus bas depuis octobre 2008, peu après la chute de la banque Lehman Brothers. «De toute évidence, je pense que l’on peut dire que l’euro a échoué et est tombé dans un piège qui était manifeste depuis le début», du fait de l’absence de politique budgétaire commune, a déclaré M. Volcker, ancien président de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine.

«Les investisseurs doutent»

A cela est venu s’ajouter une information d’El Pais, démentie conjointement par Madrid, Paris et Berlin, selon laquelle le président Nicolas Sarkozy aurait menacé de retirer la France de la zone euro pour forcer Angela Merkel à accepter le plan de sauvetage de la Grèce. L’article du premier quotidien espagnol, basé sur des confidences supposées du chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, a fait le tour des sites web, renforçant encore d’un cran la tension sur les marchés.

Les Bourses européennes ont fini sur de fortes baisses: -6,64% à Madrid, -4,59% à Paris, -5,26% à Milan, -3,12% à Francfort, -3,14% à Londres. Baisse aussi à Wall Street où à la mi-séance le Dow Jones creusait ses pertes à -1,84%.

«Les investisseurs doutent de plus en plus des capacités de croissance de certains pays de l’Europe alors que des politiques de rigueur budgétaire se mettent en place qui vont réduire les capacités de consommer», a expliqué un vendeur d’actions parisien. Les marchés s’étaient pourtant montrés euphoriques lundi au lendemain du plan de sauvetage massif décidé par les Européens. La monnaie unique était montée lundi à 1,30 dollar, tandis que les Bourses s’envolaient.

L’or, valeur refuge

Les analystes de BNP Paribas s’étaient dit «prudemment optimistes sur le retour à un début de stabilité sur les marchés en Europe» vendredi matin, tout en soulignant que «de vives inquiétudes» demeuraient et que les marchés avaient encore besoin d’être convaincus «de la volonté des gouvernements à réduire leurs déficits». Et elle sera nécessaire si l’on en croit le Fonds monétaire international (FMI) qui a publié vendredi de sombres prévisions. «Les risques budgétaires se sont accrus, en particulier dans les économies développées», a affirmé le FMI dans la troisième édition de son «Rapport de surveillance budgétaire multinational». Le FMI a, à deux reprises cette année, relevé ses prévisions de croissance mondiale. Mais pour lui, malgré cette amélioration des perspectives économiques, le redressement des finances publiques est insuffisant et la tendance reste mal orientée.

Le Portugal a pourtant promis jeudi de dures mesures d’austérité, dont une hausse de la TVA et une surtaxe extraordinaire, de 1% ou 1,5% selon le niveau de revenu. L’Espagne avait annoncé dès mercredi des mesures semblables, notamment une baisse des salaires des fonctionnaires. Athènes a lancé la création d’un comité de crise pour faire face aux annulations massives dans le secteur du tourisme, vital pour l’économie du pays. L’Italie réfléchit de son côté à de nouvelles mesures d’austérité.

Signe de cette tension, l’or, valeur refuge traditionnelle, a inscrit vendredi un nouveau record historique à près de 1.250 dollars l’once.

AFP


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