Des cadres de la France insoumise et des personnalités réclament un « média citoyen »

 KAMIPHUC/FLICKR/CC BY 2.0


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Certains avaient annoncé une « chaîne de télé insoumise ». Ce sera finalement un « média citoyen » censé produire sur Internet une information gratuite et francophone reflétant toutes les sensibilités de la gauche. Ce lundi 25 septembre, un collectif comprenant des personnalités politiques, dont plusieurs cadres de la France insoumise, des artistes et des intellectuels ont cosigné une tribune appelant à la création d’un média alternatif tournant le dos au modèle économique dominant des sites d’information.

« Nous appelons à soutenir la création d’un nouveau média fondamentalement alternatif par sa gouvernance, son modèle économique et son fonctionnement », peut-on lire dans cette tribune parue dans Le Monde et sur la plateforme de pétitions Change.org où l’initiative avait récolté quelques 4500 soutiens ce lundi en fin d’après-midi. Objectif: « bâtir un espace commun et visible, influent et fraternel, un espace qui agrège et rassemble des initiatives citoyennes » autour de valeurs marquées à gauche (fonctionnement collaboratif, humanisme, anti-racisme, féminisme, écologie, défense des droits LGBTI).

Qu’y verra-t-on? De l’écrit, de l’audiovisuel, des infos avec un JT « cinq fois par semaine », des reportages, de la culture, des débats. Des personnalités connues du grand public participeront occasionnellement ou régulièrement au média.

« Ce ne sera pas un média Mélenchon »

Si l’initiative se revendique « indépendante », un doute subsiste sur le rôle qu’occupera la France insoumise dans le fonctionnement et le financement de ce média alternatif. Plusieurs de ses cadres, dont Jean-Luc Mélenchon, la directrice de la communication de la FI Sophia Chikirou, l’avocate et chroniqueuse Raquel Garrido ou encore les députés insoumis Adrien Quatennens et François Ruffin ont signé le manifeste. Des compagnons de route affichés du parti, comme le comédien Yvan Le Bolloc’h, le psychanalyste Gérard Miller, le politologue Thomas Guénolé ou le journaliste Guillaume Tatu figurent dans la liste.

« Ce ne sera pas un média Mélenchon », a promis Gérard Miller ce lundi sur France Inter, en précisant que Jean-Luc Mélenchon préparait de son côté sa propre « télévision insoumise ». « Ce média, coopératif, sera indépendant: sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié(e)s et ses ‘bénéficiaires' », peut-on lire dans le manifeste.

Des responsables politiques extérieurs à la FI ont d’ailleurs apporté leur soutien: les anciens ministres socialistes Pierre Joxe, Aurélie Filipetti et Arnaud Montebourg, tout comme l’ancien candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou et les écologistes Noël Mamère et Eva Joly.

Si la FI assume d’être à l’initiative du projet, « ce média citoyen ne sera pas affilié à la France insoumise », jure l’un des concepteurs joint par Le HuffPost. Ce dernier promet « un pluralisme complet sur une ligne de gauche ». La direction éditoriale du média devrait justement être confiée à une personnalité qui sera garante de son indépendance vis-à-vis de la France insoumise.

« Moins élitiste et plus accessible » que Mediapart

Le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon porte un regard très critique sur le fonctionnement des médias grands publics et les contourne régulièrement en diffusant en ligne ses propres émissions. Le député des Bouches-du-Rhône accuse la presse de se plier à une doxa libérale et met en cause la pression des actionnaires sur les rédactions.

La raison d’être du site est de « faire masse » pour toucher un très large public. « Mediapart a ses limites et notamment son coût. Notre média sera moins élitiste et plus accessible », confie la même source. Sans préciser que les relations entre le site cofondé par Edwy Plenel et la France insoumise ne sont pas toujours simples.

Parmi les premiers signataires figurent nombreuses personnalités marquées à gauche comme les acteurs Jacques Weber et Josiane Balasko, les réalisateurs Cédric Klapisch et Philippe Lioret, l’humoriste Guillaume Meurice ou le Youtubeur politique Usul. Des journalistes cosignent l’appel comme Cécile Amar, qui avait été sanctionnée par L’Obs après avoir cosigné un livre avec Jean-Luc Mélenchon, Aude Lancelin, licenciée de L’Obs, ou l’ancienne journaliste et conseillère de Ségolène Royal Françoise Degois.

Geoffroy Clavel

Source HuffPost 25/09/2017

Pétition

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