Radulovic dans le jeu des contrastes

L’émotion diaboliquement rock de Radulovic a soufflé sur le Corum. Photo dr

L’émotion diaboliquement rock de Radulovic a soufflé sur le Corum. Photo dr

Concert. Le violoniste météor emporte l’Orchestre et le public de Montpellier.

Le violon à l’honneur au programme de l’orchestre national de Montpellier le week-end dernier ou plutôt, le violoniste, en la personne de Nemanja Radulovic. Le virtuose d’origine serbe, installé en France depuis l’âge de 14 ans, était déjà passé l’année dernière à Montpellier mais l’effet reste toujours soufflant.

Lorsqu’il débarque en tenue gothique et bottes à lacets sur la scène de l’Opéra Berlioz les membres de l’Orchestre paraissent vraiment très sages. Le contraste se marque davantage via les costumes que les générations, mais il transparaît surtout à travers la liberté d’expression musicale et l’énergie déployée. Révélé lors de Victoires de la musique classique en 2005, Radulovic s’est produit depuis avec les plus grands orchestres du monde ce qui voue à la difficulté toutes tentatives de marginalisation émanant de la culture académique.

On apprécie ou pas la cadence de l’allegro dans le concerto op. 35 de Tchaikovski ou les bourrasques de l’Est bien appuyées dans la Symphonie n° 2 de Scriabine mais le spectacle de la confrontation du soliste avec  l’orchestre – qui accepte la lutte-, trompe inévitablement l’ennuie. Au final, les prédispositions de Radulovic pour le partage emportent l’ensemble qui s’envole et se transcende sous les applaudissements.

Pris dans l’ouragan, le jeune et talentueux chef Kirill Karabits joue le jeu après avoir livré une perle de finesse avec Vio-serenade pour cordes écrite par son père.

JMDH

Source La Marseillaise 13/01/2016

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