Maroc : dans le Rif, les autorités durcissent la répression des manifestations

© Stringer, AFP | Les manifestants réclamaient la libération des leaders de leur mouvement jeudi 20 juillet.

© Stringer, AFP | Les manifestants réclamaient la libération des leaders de leur mouvement jeudi 20 juillet.

« La marche du million » à Al-Hoceïma dans le Rif au Maroc a été émaillée de heurts, jeudi. Les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher tout rassemblement, en vain. Les manifestants ont investi la ville dans un climat de répression et de violence.

La situation s’est de nouveau tendue jeudi 20 juillet à Al-Hoceïma, dans le nord du Maroc. La « marche du million », manifestation prévue de longue date pour protester contre la marginalisation économiqe de la région du Rif a été le théâtre d’affrontements entre police et manifestants. Ces derniers, déterminés à se faire entendre malgré l’interdiction de manifester décrétée lundi, réclament la libération de leurs leaders emprisonnés depuis mai.

« Soixante-douze éléments des forces publiques ont été blessés (…) suite à des jets de pierre (…) onze personnes parmi les manifestants suite à l’usage du gaz lacrymogène », a indiqué jeudi soir la préfecture d’Al-Hoceïma, citée par l’agence de presse officielle MAP.

La ville en état de siège

Initialement prévue à 13 h, la manifestation des sympathisants du Hirak, nom donné localement à la protestation, a dû être repoussée à 17 h par les organisateurs. En cause : les barrages mis en place par les policiers sur les routes menant à Al-Hoceïma afin d’empêcher les habitants des environs de rejoindre la manifestation. Selon les témoignages recueillis par les Observateurs de France 24, certains se sont résignés à faire des détours de plusieurs kilomètres à pied en empruntant des petits chemins dans les collines afin d’entrer dans la ville.

Romain HOUEIX

Source France 24 21/07/2017

Une équipe de la chaîne 2M a été prise à partie lors de sa couverture de la manifestation du 20 juillet à Al Hoceima.

« Nous étions en train de prendre une déclaration d’un des manifestants lorsque nous avons été apostrophés par une foule non loin de la mosquée Ghinia sur l’avenue Abdelkim Khattabi », nous raconte Abdelhamid Mourabit, reporter de 2M, présent à Al Hoceima pour couvrir les manifestations réprimées du 20 juillet. « Nous avons été frappés et insultés par une partie de la foule. Certains individus ont même tenté de se saisir de la caméra« , poursuit-il. Le journaliste constate « une atmosphère générale de refus des médias publics dans la ville ».

Une vidéo filmée par nos confrères du 360.ma témoigne de l’agression du journaliste et du cameraman de la deuxième chaîne par une foule lors de la manifestation du 20 juillet à Al Hoceima. À la 42e seconde, on peut voir un homme en rouge asséner un coup de pied à la caméra du technicien.

Source Telquel 20/07/2017

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