Morceaux choisis d’une collection turque au Musée de Lodève

1219 PAGE17 104d P1 cultureLa ville de Lodève et la communauté de commune lodévois Larzac cultivent leur inscription dans une dynamique de développement culturel. La ville s’appuie sur ses atouts naturels, qualité de l’environnement, diversité de la population, proximité de la capitale régionale… pour élargir un réseau qualitatif de relations méditerranéennes notamment avec le festival de poésie. Si la volonté politique, inscrite dans la durée, a permis une concrétisation structurelle à travers des actions de rénovation patrimoniale comme le monument aux morts de Paul Dardé ou l’agrandissement du Musée Fleury dont le calendrier  s’adapte aux problématiques budgétaires*, elle n’en délaisse pas moins la force de proposition en matière d’offre culturelle.

L’exposition – hors saison touristique – autour de la collection Arkas qui débute aujourd’hui illustre le bien-fondé des liens que Lodève entretien avec la Méditerranée. Elle est le fruit d’une rencontre lors de l’expo Théo Van Rysselberghe (2012), entre la conservatrice en chef du Musée Ivonne Papin-Drastik et le collectionneur franco-turc Lucien Arkas. Armateur, mécène, amateur de peinture  féru d’histoire et diplomate à ses heures, Arkas, présent à Lodève pour la première grande sortie de ses oeuvres, est une figure éminente de la ville d’Izmir dont il est originaire, et du monde des affaires. «La Turquie et la France entretiennent des relations d’amitié depuis François 1er. Celles-ci se sont poursuivies même après la campagne d’Egypte », explique Lucien Arkas. Ses premières acquisitions remontent à une quinzaine d’années. Bien qu’encore  jeune, la collection qui s’étend de 1830 à 1950 s’inscrit comme un pont entre la peinture française et les artistes turcs. Elle réunit déjà 1 300 peintures où se croisent de grands noms de la peinture tels que Braque, Toulouse-Lautrec, Renoir, Signac… Mais c’est le post-impressionnisme qui constitue le coeur de la collection et permet de découvrir à Lodève de talentueux artistes comme Maximilien Luce, Henri Martin, Louis Bousseret, Louis Anquetin… n’ayant pas bénéficié de la renommée des grands maîtres.

« Je suis francophile et j’aime la beauté. C’est ainsi que j’ai débuté ma collection. Je ne pensais pas que cela prendrait une telle ampleur, confie l’amateur d’art. Une bonne partie de ce qui est exposé ici était exposé chez moi à Ismir, mais pourquoi les garder pour soi ? » L’exposition proposée au Musée Fleury est le fruit d’une histoire. Celle de la rencontre d’une ville moyenne et d’un collectionneur qui se retrouvent sur des valeurs communes de plaisir partagé. « Travailler avec vous sur cette exposition nous a permis d’enrichir notre travail scientifique sur certaines pièces », affirme le commissaire associé Karoly  Aliotti.

« Le prêt conséquent que vous avez consenti et le choix du Musée de Lodève pour une première exposition nous honore », réplique Ivonne Papin. Le résultat de cette association est tangible lors de la visite. L’expo propose des thématiques et certains cabinets d’un grand intérêt comme celui des nus, (Valadon,Manguin Kisling…), des paysages (Bates, Serusier, Sidaner…) ou les oeuvres orientalistes (Edouard Richter, Max Bredt). Une expo de goûts partagés, pas engoncée dans l’orthodoxie muséale.

                         JMDH

Source L’Hérault du Jour 19/12/2013

 * La première phase des travaux du Musée de Lodève devrait se conclure en juillet 2016.

Voir aussi : Rubrique expositions, rubrique Art, rubrique politique culturelle,

2 réflexions sur « Morceaux choisis d’une collection turque au Musée de Lodève »

  1. j’habite près de lyon, j’aimerais beaucoup visiter l’exposition de la collection
    ARKAS, pourriez-vous me dire si elle est toujours d’actualité? et les jours
    et horaires d’ouvertures du musée.
    Merci par avance de vos renseignement

    Nicole CHANAVAT

Les commentaires sont fermés.