Cinéma «Real» de Kiyoshi Kurosawa. Une histoire d’amour post-moderne

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Kiyoshi Kurosawa fasciné par l’entre deux mondes. PHOTO dr

Après le succès de Shokuzai, le cinéma Diagonal renouvelle l’heureuse proposition d’offrir aux Montpelliérains les films du maître nippon en avant-première. C’est avec un titre court et efficace comme Real, que Kiyoshi Kurosawa nous revient pour un film plus accessible. Que les fans se rassurent, l’obsession pour la « semi-mort » qui hante les films du cinéaste n’a pas disparu.

Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d’autant qu’ils s’aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l’inconscient de sa compagne. Ce n’est pas un film sur l’univers des mangas mais l’émergence de mangas réalistes au Japon a semble-t-il joué un rôle dans le choix du réalisateur.

Entre la science-fiction et l’anticipation, le réalisateur s’attache au décalage entre réalité et fiction pour conduire le spectateur dans un espace inconnu. Liés à une faute originelle, les personnages sont prisonniers de leur passé. Poussés par l’amour, ils vont tenter de pénétrer dans le brouillard épais de l’inconscient. Kurosawa ouvre un espace métaphorique et cinématographique qui montre un réel irréel. Il porte un regard sur notre société post-moderne où les personnages jouent en permanence à passer la ligne frontière entre le virtuel et le réel pour redéfinir un présent.

Avec Real, Kurosawa donne le pendant nippon au Cosmopolis de Cronenberg qui avait choisi d’adapter Don DeLillo au grand écran, lui, opte pour une nouvelle d’Inu Rokuro, A Perfect Day For Plesiosaur. Là où la réalité s’effondre, s’ouvrent l’espace mental et l’imaginaire pour le meilleur et le pire.

JMDH

Real, en salle le 26 mars.

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